Clôture des pourpalers de Kampala: le gouvernement sous pressionMercredi 4 Décembre 2013 - 19:00 La délégation du gouvernement retournera à Kampala pour garantir la bonne fin de ces négociations conformément aux engagements pris par la RDC à l’égard de la CIRGL et de la communauté internationale. Le souhait de Joseph Kabila de voir les pourparlers de Kampala se clôturer d’ici au 15 décembre tend à se concrétiser au regard des derniers développements avec, à la clé, sa rencontre avec son homologue Yoweri Museveni. Le communiqué ayant sanctionné la rencontre entre les deux chefs d’État fait état de leur détermination à voir ces négociations être conclues le plus tôt possible « de manière à faciliter le retour, dans la paix, des anciens combattants du M23 et à mener à bonne fin le processus de leur démobilisation ». Une façon de dire qu’après le temps observé ces derniers temps à la suite de la controverse suscitée autour de l’intitulé de l’acte final devant sanctionner ces assises, les deux parties sont astreintes à regagner la table de discussions. Est-ce à dire que les uns et les autres ont accepté de mettre un peu d’eau dans leur vin pour une issue heureuse de ces négociations qui semblent durer le temps d’une éternité ? Pas si sûr. Jusqu’avant cette suspension de fait, trois points seulement faisaient encore l’objet de discorde entre les deux parties sur les onze points sur lesquels elles s’étaient mises d’accord dans cet acte final. Il s’agit de l’amnistie, de l’intégration et du démantèlement du M23. Ce dernier point, faut-il le dire, a été vidé de sa substance après la déclaration de renoncement du M23 de sa rébellion armée. Dans quel état d’esprit les délégués de Kinshasa vont à nouveau en découdre avec leurs contradicteurs du M23 pour cette ultime phase des discussions ? En tout cas, le gouvernement n’entend pas se rétracter par rapport à sa position de considérer le M23 comme une coquille vide de qui l’on attend une simple Déclaration de reddition. Et Kinshasa ne ferait qu’à en prendre acte. Pour une renonciation sans équivoque du M23 À ce sujet, le ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, avait déjà rassuré les esprits lors de sa dernière prestation à l’Assemblée nationale en disant que c’était aussi la position du gouvernement. C’est du reste suite à son intransigeance qu’il n’y avait pas eu de signature d’Accord le 11 novembre dernier. En fait, comme il a eu à l'expliquer, « tout document marquant la fin des Pourparlers de Kampala devrait tenir compte, entre autres, du fait que le M23 a été militairement défait, qu’il ne contrôle plus aucune position du territoire congolais et que l’autorité de l’État a été rétablie sur tous les espaces jadis sous son contrôle ». Et en sus de cela, ce document devra comporter une renonciation claire, sans équivoque, et irréversible de renonciation à la rébellion par le M23. Tout le problème est que cette prise de position du gouvernement risque de se buter à des dispositions singulières du projet d’accord tel que proposé par la médiation. Ce document, d’après des sources, reconnaîtrait à ce mouvement rebelle le droit d’être consulté en ce qui concerne notamment la réintégration de ses ex-combattants dans l’armée nationale, le rapatriement et la réinstallation des réfugiés, le financement des projets de développement spécifiques aux zones post-conflit du Nord-Kivu, etc. Une Déclaration de reddition À quelques exceptions près, il s’agirait là d’une reproduction du cahier des charges du M23 assorti des obligations auxquelles le gouvernement, pourtant victorieux sur le plan militaire, devrait répondre. Ceci, de l’avis des députés nationaux qui viennent de produire une Déclaration en rapport avec le processus de Kampala, est inadmissible. Ils pensent que le M23 ne peut plus se prévaloir de la qualité d’interlocuteur vis-à-vis du gouvernement dès lors qu’il a été vaincu. Cela doit se refléter aussi bien dans le texte à signer pour clore les pourparlers que sur le plan protocolaire. Tout ce qui reste au mouvement rebelle, pensent-ils, c’est de produire une Déclaration de reddition. C’est dire que la délégation du gouvernement retournera à Kampala pour garantir la bonne fin de ces négociations conformément aux engagements pris par la République à l’égard de la région et de la communauté internationale. « Sans conclusion de Kampala, le pays se prive d’une base consensuelle pour solder la rébellion du M23 », avait déclaré Raymond Tshibanda. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Le ministre des affaires étrangères, Raymond Tshibanda |