Droits humains : Antonio Guterres prépare un plan global contre les discours de haine

Mardi 26 Février 2019 - 11:33

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Le secrétaire général de l’ONU a fait l'annonce lors de la 40e session ordinaire du Conseil des droits de l’Homme, dont les travaux prendront fin le 22 mars à Genève, en Suisse.

Lançant la préparation du plan global d’action pour lutter contre les discours de haine, un fléau qui « empoisonne » le débat sur des défis majeurs comme les migrations, le chef de l’ONU a déclaré : « La haine est devenue ordinaire, dans les démocraties libérales comme dans les systèmes autoritaires ». « Certains partis et leaders politiques collent des idées venues des extrêmes dans leur propre propagande et leurs campagnes électorales », a-t-il ajouté, sans viser des Etats en particulier.

Dans le but de répondre aux discours haineux, Antonio Guterres a chargé son conseiller spécial pour la prévention des génocides, le Sénégalais Adama Dieng, de « définir une stratégie à travers le système (des Nations unies) et de présenter un plan global d’action ». Ce qui valait la peine puisque les propos racistes et les discours de haine ont dégradé le climat politique dans nombre de pays à travers le monde.

Evoquant la campagne massive organisée contre le Pacte mondial sur les migrations de l’ONU, un accord non contraignant visant à mettre en place une meilleure gestion des flux migratoires, le secrétaire général l’a ouvertement critiquée, estimant qu cela n’est rien d’autre qu’« une campagne insidieuse qui vise à noyer le Pacte mondial sur les migrations sous un flot de mensonges sur la nature et l’étendue de l’accord ». « Nous avons vu comment le débat sur la mobilité, par exemple, a été empoisonné par des histoires fausses liant réfugiés et migrants au terrorisme et faisant d’eux des boucs émissaires pour tous les maux de la société », a-t-il déploré. Le secrétaire général de l’ONU a tenu son discours alors que la France et l’Allemagne ont tiré la sonnette d’alarme au cours des dernières semaines face à la résurgence d’actes antisémites.

La présidente de l’Assemblée générale des Nations unies, Maria Fernanda Espinosa Garces, a, pour sa part, souligné que chaque session du Conseil des droits de l’Homme représentait une occasion de renouveler l’engagement en faveur de ces droits, surtout à un moment où les principes les plus fondamentaux du multilatéralisme sont menacés. Et appelant à un engagement renouvelé, au dialogue et à la compréhension mutuelle, elle a dit que la question la plus urgente était l’inégalité et la concentration des richesses entre les mains de très peu de personnes. « Si l’on veut atteindre les objectifs de l’Agenda 2030, il faut s’attaquer aux inégalités », a-t-elle souligné.

A la même occasion, la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a appelé les dirigeants des Etats à faire preuve de « courage et de vision » pour promouvoir à la fois les intérêts de l’humanité et les intérêts nationaux de leur propre pays. Elle a signifié qu’aucun pays n’avait un bilan parfait en matière de droits de l’Homme, mais que tous reconnaissaient que leur peuple avait des droits que leurs gouvernements respectifs devaient défendre et protéger.

Notons qu’au cours de la 40e session ordinaire du Conseil des droits de l’Homme, une centaine de hauts responsables devrait prendre la parole.

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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