Gratuité de l’enseignement de base: premiers couacs dans les écoles conventionnées catholiques et protestantes

Jeudi 3 Octobre 2019 - 17:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les enseignants-grévistes revendiquent notamment que leurs salaires des mois d'août et septembre soient compensés et que la mécanisation des nouvelles unités et des enseignants non payés, non codifiés dans le système de paie alors qu'ils prestent quotidiennement, soit effective.

 

 

Un peu partout sur le territoire national, les écoles publiques et celles conventionnées catholiques ou protestantes sont en proie à de graves perturbations depuis la rentrée scolaire de septembre. La gratuité de l’enseignement de base, décrétée dans ces écoles, peine à prendre ses marques comme en témoignent les mouvements de grève des professeurs observés par-ci par-là, au grand dam des élèves voués à leur triste sort. Ces derniers arrivent dans leurs écoles et repartent sans bénéficier des enseignements censés pourtant justifier leur scolarité et ce, à la grande indifférence des professeurs décidés d'aller au bout de leur grève.

A Kinshasa, les enseignants de certaines écoles conventionnées catholiques ont radicalisé leur mouvement en séchant carrément leurs établissements solaires. Pour eux, la gratuité de l’enseignement devrait rimer avec l’amélioration de leur situation salariale. Déjà, font-ils remarquer, l’augmentation promise par le gouvernement pour la paie des mois d’août et de septembre n’est pas arrivée, une situation qui tranche avec les discours de l’exécutif national sur fond de promesses mirobolantes. Le fait que le paiement du salaire complémentaire du mois de septembre tel que promis par le gouvernement se fait toujours attendre n’est pas non plus de nature à atténuer la tension.

Au lycée Sacré Cœur de la Gombe, les professeurs ont placé la barre très haut jusqu’à exiger un salaire mensuel de huit cent dollars américains. Même tableau dans les écoles conventionnées protestantes où le corps professoral continue d’exiger, entre autres, le paiement des frais de fonctionnement ou encore l'application du nouveau barème salarial. Ce remue-ménage est également perceptible dans les provinces où les enseignants sont à couteaux tirés avec leurs syndicats respectifs quant à l'opportunité d’enclencher la grève. Alors que les délégués syndicalistes privilégient la procédure légale cherchant à arrondir les angles, les enseignants, eux, ne se sont pas fait prier pour sécher leurs lieux de travail.

Les provinces ne sont pas en reste

Depuis le 25 septembre, les enseignants des écoles catholiques et protestantes de la ville de Goma (chef-lieu du Nord-Kivu) ont débrayé jusqu’à intimer l’ordre aux élèves de regagner leurs domiciles. Ils revendiquent notamment que leurs salaires des mois d'août et de septembre soient compensés en plus de la mécanisation des nouvelles unités et des enseignants non payés qui ne sont jamais entrés dans le système de paie alors qu'ils prestent quotidiennement. Ils militent également pour la suppression des zones salariales dans la paie des enseignants et des discriminations constatées dans la paie. « A diplôme égal salaire égal », tel est le cri de cœur des grévistes qui veulent mettre l’Etat congolais devant ses responsabilités. Les écoles du Sud-Kivu également subissent le sort des grévistes.

Le gouvernement, en contrepartie de la gratuité de l’enseignement, avait pris l’option de prendre à son compte les frais de fonctionnement des écoles et le paiement des professeurs. Il est appelé à désamorcer au plus vite cette grève dont la persistance pourrait influer négativement sur le calendrier scolaire. Cette action, de l’avis de certains esprits, est «brutale et inopportune» d’autant plus que l’État fournit un peu plus d’efforts pour répondre aux revendications des enseignants qui, dit-on, ne semblent pas accompagner la mesure de la gratuité prise par le chef de l’Etat.

Aux dernières nouvelles, les enseignants auraient finalement accepté de reprendre la craie après un consensus entre eux, les syndicalistes et les autorités du secteur à qui deux semaines ont été accordées pour donner satisfaction à leurs revendications.    

Alain Diasso

Notification: 

Non