Saint-Valentin : attention à la grossesse précoce !Jeudi 13 Février 2020 - 22:02 Lorsque vient la Saint-Valentin, il semble que les esprits s’échauffent. Et celui des jeunes un peu plus. Pour bon nombre d’adolescents, la Saint-Valentin rime avec passage à l’acte sexuel. C’est, selon certains, un jour propice pour avoir une première expérience. L’acte sexuel devient une preuve pour consolider davantage l’amour qu’il y a entre eux. Et le 14 février est un jour par excellence où les rendez-vous entre ces jeunes amoureux finissent à l’hôtel avec, souvent plus tard, des cas de grossesses précoces. La grossesse précoce survient en bas âge entre 10 et 18 ans. Les causes en sont multiples et les conséquences fâcheuses non seulement pour le devenir de la fille mère mais aussi pour celui de l’enfant. Les complications pour les futures mamans adolescentes Les difficultés de la grossesse et de l’accouchement sont la deuxième cause de décès chez les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans dans le monde, indique l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces grossesses sont considérées comme des gestations à risque non seulement pour des causes inhérentes à la jeunesse du corps mais aussi du contexte socio-économique dans lequel évoluent ces jeunes filles. De plus, elles ignorent leur grossesse (consciemment ou non), la découvrent tardivement ou la cachent, le suivi de grossesse est souvent insuffisant ou tardif. Ces futures mamans adolescentes ne bénéficient donc pas de tous les conseils et examens de dépistage prévus dans le cadre du suivi de la grossesse. «Une grossesse précoce a des conséquences graves, à savoir les risques de malformation congénitale, les troubles de développement, les insuffisances pondérales, l'immaturation de l'utérus, la malnutrition et l'anémie. Ce qui fait baisser le taux d'apprentissage. Et, la grossesse précoce a un haut risque tant sur le fœtus que sur le futur bébé », a déclaré Elie Jérôme Gakosso-Mboussa, médecin chef du district sanitaire d'Oyo-Alima, La plupart des filles mères abandonnent l’école « Je dois poursuivre mes études pour être un jour comme vous les journalistes », a estimé Souria, qui avait arrêté ses études en classe de 5e parce qu’elle était tombée enceinte. Malheureusement, à cause d’un mauvais suivi, elle avait perdu cet enfant. A cause du manque de soutien moral et financier, même de la part du père de l’enfant, Souria devrait vivre avec la douleur de la mort de son bébé quelques mois seulement après sa naissance. Âgée de 18 ans aujourd’hui, elle entend reprendre sa scolarité, mais les difficultés ne manquent pas sur son chemin. La menace des parents ou de l’auteur de la grossesse, la honte, la fuite de responsabilité de l’auteur, manque d’assistance familiale pour répondre aux besoins de l’enfant, la peur d’interrompre ses études sont parmi les défis auxquels les filles mères font face. L’impact sur les mères adolescentes comprend le risque de mortalité maternelle, de maladie ou d’invalidité, y compris la fistule obstétricale, les complications résultant d’un avortement provoqué, les infections sexuellement transmissibles et les risques pour la santé du nourrisson. Les complications pour le bébé L’absence de soins prénataux, les conduites à risque et le contexte psycho-social de ces futures mamans adolescentes exposent davantage le bébé à certains risques. Les deux grandes complications sont un faible poids et la prématurité. Le risque de RCIU (retard de croissance intra-utérin) est également plus élevé en cas de grossesse précoce. Les bébés des mamans de moins de 20 ans auraient également un risque global de malformations onze fois plus élevé que celui observé parmi les femmes entre 25 et 30 ans. Parlant des causes des grossesses précoces, les professionnels de la santé évoquent les facteurs environnementaux comme la pauvreté et la précarité des conditions de vie, les facteurs psychologiques comme le besoin de vérifier son intégrité corporelle à l’adolescence, ainsi que les facteurs socio-culturels comme l’influence du réseau d’amis et l’influence des médias. A ces facteurs s’ajoutent la découverte prématurée de la sexualité, le manque ou la négligence de l’éducation sexuelle, les rapports sexuels non protégés, l’ignorance et la non-utilisation des méthodes contraceptives, mais aussi le manque de dialogue entre parents et enfants en matière de sexualité et bien d’autres. Outre le volet familial, il y a la vision qu’a une société de la sexualité et de la maternité. Cette vision influence considérablement le comportement sexuel des jeunes vivant dans cette société. Les grossesses hors mariage et le concubinage sont si banalisés au Congo, qu’ils encouragent le libertinage chez ces adolescents. Une prise de conscience collective de cette banalisation renforcera certainement les mesures que les professionnels de la santé promeuvent pour remédier à ces grossesses précoces, notamment l’abstinence sexuelle, une éducation sexuelle de qualité, un dialogue libre entre parents et enfants sur la sexualité, un accès aisé aux moyens de contraception. Durly Emilia Gankama Légendes et crédits photo :Photo1: une adolescente enceinte
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