Bruxelles : constitution d’un groupe de travail pour décoloniser l’espace public

Jeudi 5 Novembre 2020 - 17:34

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Le groupe, composé de seize membres, notamment d’origine congolaise, est chargé de proposer des éléments de réflexion quant à l’attitude à prendre par le gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale sur les symboles coloniaux, dans le cadre de ses compétences.

Le groupe a été créé dans le cadre du débat sur la présence de symboles coloniaux dans l’espace public de la Région de Bruxelles-Capitale sur initiative de Pascal Smet,  secrétaire d'État à la région de Bruxelles-Capitale, chargé de l'urbanisme et du patrimoine, des relations européennes et internationales, du commerce extérieur, de la lutte contre l'incendie et de l'aide médicale urgente. « Il y a régulièrement des discussions sur la question: faut-il oui ou non retirer les symboles coloniaux de notre espace public. Avec mes collègues du gouvernement bruxellois, nous voulons maintenant nous faire conseiller. Comment faire face à cette période coloniale qui revient sans cesse dans nos rues, nos statues ou par autres références ? Est-ce qu'on l'enlève, on le contextualise ou on fait quelque chose de complètement différent ? Par exemple, plaçons-nous un mémorial pour la décolonisation de Bruxelles ? Il y a beaucoup de questions », a déclaré Pascal Smet dans un communiqué.

Rédaction d'un rapport final

La tâche du groupe de travail, explique-t-on, est de formuler un avis sur la décolonisation de l’espace public sous la forme d’un rapport final. Il consistera en des fiches, des mesures concrètes et un plan d’action pouvant être mis en œuvre à court et à long terme. « Le gouvernement bruxellois attend le rapport final à la fin de 2021 et prendra en compte les recommandations avant d’agir sur la décolonisation de l’espace public. Il sera également tenu compte d’autres initiatives au niveau fédéral et local », fait savoir Urban. Brussels, le service public qui soutient le développement territorial de toute la région bruxelloise de manière durable en matière d’urbanisme, de patrimoine culturel et de revitalisation urbaine. La première réunion du groupe est prévue, en visioconférence, à la mi-novembre. Ce rapport devra proposer des mesures concrètes et un plan d'action qui pourra être mis en œuvre à court et à long terme.

Personnalités du monde académique et associatif

Selon Urban.Brussels, Le groupe de travail, composé de personnalités des mondes académiques et associatifs, concentrera son travail sur la base d’un regard patrimonial, dans ses différentes dimensions. Une attention particulière sera portée aux différentes valeurs véhiculées par le patrimoine (mémorielle, sociale, historique, esthétique, etc.). Le groupe de travail devra notamment répondre aux points suivants : proposer des éléments de réflexion quant à l’attitude à prendre par le gouvernement concernant des demandes de permis d’urbanisme et de dénomination des voiries visant les symboles des migrations ou de la colonisation dans l’espace public ; proposer des éléments de réflexion quant à l’attitude à prendre par le gouvernement concernant la contextualisation du patrimoine mobilier visant les symboles des migrations ou de la colonisation dans l’espace public et la restitution des restes humains issus de la période coloniale étant du ressort du patrimoine mobilier d’intérêt régional ; analyser l’opportunité d’un mémorial de la décolonisation.

Par ailleurs, fait-on savoir, le groupe de travail apportera sa contribution aux éventuels autres groupes de travail et cadres de réflexion institutionnalisés portant sur la décolonisation, le racisme, le travail de mémoire et de réconciliation. « Le groupe de travail pourra ainsi partager ses réflexions en matière de patrimoine et d’espace public au groupe de travail fédéral », indique-t-on.

 

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Les membres du groupe de travail

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