Enquête en cours : le dépôt pharmaceutique du CHU cambriolé

Mardi 30 Juillet 2013 - 18:15

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Un nombre important de cartons de médicaments ont disparu du dépôt pharmaceutique du centre hospitalier universitaire (CHU) la semaine dernière. Ce vol sans effraction, qui connaît une enquête des services de police judiciaire, freine l’élan pris par l’hôpital dans sa politique d’approvisionnement en médicaments

Sans faire de bruit ni laisser de traces, des cambrioleurs se sont introduits dans le dépôt pharmaceutique du CHU dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 juillet, emportant trente-huit cartons de Perfalgan (médicament indiqué dans le traitement de courte durée des douleurs d’intensité modérée) et neuf cartons de sparadrap. L’opération a eu lieu sans qu’aucune porte métallique de ce dépôt n’ait été défoncée.

Selon les premières analyses, l’acte aurait été commis par des personnes ayant la maîtrise de gestion du service de pharmacie et ayant noué une complicité avec la sécurité de l’hôpital. La direction générale de la structure hospitalière, la plus grande du pays, a fait appel aux services de police judiciaire qui mène l'enquête depuis quelques jours. « Ce n’est pas la première fois que de tels actes ont lieu ici, mais c’est la première fois que nous appelons la police judiciaire, car trop c’est trop », s’est plaint Bernard Ovoulaka, directeur général du CHU.

Les vols a répétition de médicaments, souligne t-il, affaiblissent les efforts consentis par l’hôpital pour rendre disponibles les produits que souhaitent les malades. Depuis quelques mois, en effet, l'accent a été mis sur la politique d’approvisionnement de médicaments. Avec l’aide de la subvention de l’État dans ce volet, le CHU a opté, depuis quelque temps, de dégager dans ses recettes un budget de 30 millions FCFA par mois pour l’achat de médicaments. Une politique qui a d’ailleurs permis la mise en place d’une corbeille d’urgence qui fonctionne bien à ce jour. La mesure consiste à administrer les premiers soins aux malades dont l’état est déclaré critique, sans qu’ils aient à payer au préalable les frais d’hospitalisation. Cette corbeille d’urgence permet également aux malades indigents de bénéficier gratuitement de produits pharmaceutiques.

« Le médicament que nous avons au CHU est acheté par le gouvernement et pour les populations. Donc si quelqu’un arrive au CHU et qu’il se trouve dans l’impossibilité d’acheter le médicament, nous aidons en fonction bien sûr des cas jugés favorables. Car après tout, nous sommes un établissement public à caractère social », précise le directeur général de l’hôpital, rappelant toutefois qu’il s’agit de mesures destinés a aider les patients gravement atteints et ceux dont les moyens ne permettent pas l’achat de médicaments.  « Parce qu’il y a des nantis qui viennent au CHU et qui ne veulent pas payer les médicaments ni les factures d’hospitalisation. Nous connaissons ce genre de cas, mais ce n’est pas de nature à aider l’hôpital. Ce sont les premiers a colporter des ragots », ajoute t-il.

La pharmacie du CHU refait peu à peu son stock et reçoit de plus en plus de clients. « L’hôpital, ce n’est pas seulement des bâtiments, c’est aussi et surtout des médicaments. Aujourd’hui, quand on donne une ordonnance, très peu de gens sortent acheter les médicaments en ville. La pharmacie est maintenant fournie, mais il faudrait renforcer la sécurité et démasquer les coupables pour que les actes de vols cessent », souligne Bernard Ovoulaka.

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

La pharmacie du CHU de Brazzaville. (© DR)