Interview. Josely Mankou-Ngolo: " La JCI Congo traverse aujourd'hui des moments particuliers de son histoire"Samedi 12 Novembre 2022 - 15:00 Le président de la Jeune chambre internationale (JCI) Congo, Josey Mankou-Ngolo, a accordé une interview aux Dépêches de Brazzaville, au cours de laquelle il a souligné les maux dont souffre cette structure qui pourraient compromettre son développement. Entretien. Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.): Monsieur le président, pouvez-vous nous parler de la structure que vous dirigez ? Josey Mankou-Ngolo (J.M.N.) : Succinctement, la JCI est une Fédération mondiale des jeunes leaders entreprenants. Elle offre aux jeunes diverses opportunités en développant leurs compétences en leadership, à l'entrepreneuriat et à la solidarité nécessaire, afin de transformer en opportunités les défis quotidiens de leurs communautés pour créer un impact durable. Elle est présente dans plus de 120 pays dont le Congo Brazzaville. L.D.B.: Quels sont les problèmes qui minent sa bonne marche ? J.M.N.: La JCI Congo traverse aujourd'hui des moments particuliers de son histoire. Des défis de tous ordres se présentent à elle parmi lesquels ceux qui concernent les aspects purement organisationnels: l'insuffisante connaissance de ses textes fondamentaux et de son fonctionnement. Ce qui a inéluctablement pour corollaire la déformation et l’arbitraire. Ainsi, la JCI Congo perd le fil directeur des principes et valeurs de la fédération mondiale. La formation de qualité qui devrait être l'essence du parcours du membre a été reléguée au profit de la promotion de la non-qualité. On pourrait citer, par exemple, la gestion opaque des finances au plus haut niveau de la JCI Congo, le déficit de valeurs morales, le manque de respect à l'endroit des présidents locaux qui sont les mandants du membre individuel et dépositaires du droit de vote à l’assemblée générale nationale. L.D.B.: Et la gestion des hommes au niveau de la JCI Congo ? J.M.N.: Comme dit précédemment, la promotion de la non-qualité ces dernières années conduit la JCI Congo. Un tel contexte dresse le lit à l’incompétence, aux abus de toute sorte et à l’étroitesse. Sinon, comment comprendre qu’un comité directeur national interdise l’accès en salle de l’assemblée générale aux présidents locaux, à jour de leurs cotisations, venus expressément et statutairement porter les voix de leurs membres sous le prétexte fallacieux du non-paiement des frais de participation ? A la JCI, même une organisation non à jour de ses cotisations a droit à la salle et à un siège et les organisations absentes peuvent envoyer des procurations. La seule exigence pour que leurs voix comptent est d'être financièrement à jour dans les cotisations. D’autres décisions, toutes aussi impopulaires, ont été prises dans l’ultime volonté de créer un climat de crise au sein de l’organisation au lieu de privilégier le dialogue et la paix tant prônés par la JCI. L.D.B.: Quelles sont, à votre avis, les approches de solutions envisagées pour mettre un terme à ces comportements qui n’honorent pas l’organisation ? J.M.N.: Aucune œuvre ne saurait vivre durablement si ses fondements ne sont pas solides; c’est-à-dire vidée de tout aspect subjectif. Les textes sont le seul référentiel. C’est un préalable. En plus, nous avons un plan d'action 2023 qui intègre tous les éléments nécessaires à la bonne marche de la JCI Congo. Une croissance de qualité, une planification stratégique et en ligne avec JCI, le suivi des plans de carrière des membres, la formation comme le pivot de tous les axes, la transparence dans la gestion des ressources de l'organisation, le développement des partenariats, l'inclusion des pouvoirs publics et de la communauté dans notre démarche, la visibilité affirmée de notre organisation. La JCI Congo pourra reprendre sa place sur l'échiquier national et international. L.D.B.: Quels sont les moyens dont vous disposez pour cela? J.M.N.: Les membres de la JCI Congo sont lucides. C’est ce qui a permis d’arrêter la dérive vers laquelle on a voulu conduire l'organisation. A la lumière des textes et par la perspicacité des présidents locaux, la barre a été redressée. Cependant, nous ne perdons pas de vue que JCI, c’est huit organisations locales. JCI Pointe-Noire centre, JCI Mfoa la verte, JCI Fraternité, JCI Prestige, JCI Victory et JCI Djiri Responsable ont porté la voix de la raison tant à Brazzaville, à Pointe-Noire que dans les autres localités visées pour l'extension de JCI Congo. Nous travaillons encore pour ramener les deux autres sur la voie de la promotion des changements politiques. L.D.B.: Quelle est aujourd’hui la position de l’international ? J.M.N.: JCI est une organisation centenaire. Comme je l’ai dit, sans base solide, rien de durable n’est envisageable. Si elle résiste et se renouvelle depuis plus d’un siècle, c’est parce que les fondements sont forts. Elle s’appuie sur les textes et règlements. JCI privilégie la paix, le dialogue, la cohésion et le partage de ses valeurs, dans un cadre bien précis: les textes. Nous y sommes complètement alignés. Rien de tout ce que nous entreprenons n’est en dehors des textes : les appels au dialogue sont conformes aux textes, les organisations locales à jour, les candidatures conformes et légales au regard des textes, validées par le comité de candidatures... Aujourd’hui, nous avançons et notre chantier est clair, avec des hommes et le leadership nécessaires pour rendre chacun fier d’appartenir à JCI Congo. Propos recueillis par Séverin Ibara Légendes et crédits photo :Josely Mankou Ngolo / Adiac Notification:Non |