Droits humains : Amnesty International pointe « la nette dégradation » à travers le mondeMardi 28 Mars 2023 - 17:47 Dans son rapport 2022 publié le 28 mars, Amnesty International note qu’aucune région n’est épargnée par la dégradation des droits humains et met en avant les droits des femmes, premières victimes des crises. La secrétaire générale d’Amnesty International souligne « la nette dégradation des droits civiques et politiques des individus à travers le monde ». « Un constat qui n’épargne aucune région du monde », insiste Agnès Callamard. Sur l’offensive russe en Ukraine qui a entraîné une vague de réfugiés sans précédent en Europe, Amnesty International note « la réponse rapide et à grande échelle de la communauté internationale confrontée à ce défi humanitaire », qui a prouvé que « l’Occident avait les moyens de se coordonner pour venir en aide de manière efficace et sans délai à un pays en détresse ». Pour Amnesty International, l’urgence est avant tout celle des droits et des libertés individuelles des femmes. Le président d'Amnesty International France, Jean-Claude Samouiller, s’est alarmé notamment de la situation des femmes et des jeunes filles en Afghanistan. « Les Talibans ont interdit l’accès à l’école, à l’emploi, aux études supérieures aux femmes. Elles ont besoin d’être accompagnées d’un tuteur si elles souhaitent sortir de chez elles et entièrement couvertes », souligne-t-il. En Iran, les femmes ont été au centre des manifestations contre le régime depuis septembre 2022, et les premières victimes de la répression. « Le régime iranien viole, torture et tue les femmes », poursuit Jean-Claude Samouiller. En Ukraine, en Afghanistan ou en Éthiopie (Tigré), les femmes sont victimes de « crimes de guerre » ou de « tortures », de viols parfois systématiques et de « passages à tabac ». Mais Amnesty alerte également sur « la mise en péril du droit à l’avortement dans des pays tels que la Pologne et les Etats-Unis ». La restriction des droits politiques, notamment la liberté d’expression, a été également soulignée dans le rapport 2022. Plus de 80 pays sont pointés du doigt pour avoir eu recours à des usages d’armes illégales contre les manifestants. Parmi eux, le Pérou, le Sri Lanka mais aussi la France et le Royaume-Uni qui a mis en place « un arsenal législatif visant à limiter et réprimer les manifestations », selon la secrétaire générale d’Amnesty International. La situation actuelle en France inquiète, d’ailleurs, l’organisation qui déplore « l’usage de la violence et de pratiques illégales » comme « les gaz lacrymogènes et les nasses des autorités ». Enfin, le président d’Amnesty France déplore « des conditions de vie et d’accueil indignes en France pour les personnes à Calais, à Grande-Synthe et en banlieue parisienne. » Il dénonce également « un double standard raciste envers les réfugiés » en Occident. Deux poids deux mesures en matière de droits humains Le rapport annuel d’Amnesty International met en évidence « l’existence à travers le monde de deux poids deux mesures » en matière de droits humains, ainsi que « l’incapacité de la communauté internationale à s’unir autour d’une application systématique des valeurs universelles de protection des droits fondamentaux ». « La réaction ferme de l’Occident à l’agression menée par la Russie contre l’Ukraine contraste fortement avec le manque déplorable d’actions dignes de ce nom face aux graves violations commises par certains de ses alliés, comme l’Arabie saoudite, l’Égypte et Israël », dénonce l’organisation non gouvernementale. Le document relève que « les droits des femmes et la liberté de manifester sont menacés par les États, qui manquent à leur obligation de protéger et de respecter les droits sur leur territoire ». À l’approche des 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Amnesty International tient à rappeler qu’un système international fondé sur des règles « doit s’appuyer sur les droits humains et s’appliquer à tous et à toutes, partout dans le monde ». Yvette Reine Nzaba Notification:Non |