Transport en commun: les caprices des chauffeurs en période pluvieuseVendredi 7 Avril 2023 - 15:28 Lorsqu’il pleut à Brazzaville, les usagers des transports urbains sont confrontés à des difficulté liées à l’accès aux différents moyens de mobilité que compte la ville. Caprices, langage inapproprié, sot d’humeur sont le lot des habitudes que certains chauffeurs adoptent face à leurs clients au quotidien, mais surtout en temps de pluie. Questionnés sur les raisons de ces agissements, quelques-uns d’entre eux se justifient.
« Quand il pleut, je suis obligé de faire monter toutes mes vitres. Le comble c’est qu’à ce moment, j’éprouve des difficultés pour bien voir les clients. Il arrive donc que je passe lorsqu’on essaie de m’interpeller », déclare Mathilde Sangouakanda, un taximan trentenaire. Selon Daniel Nkoula, les périodes pluvieuses sont des occasions au cours desquelles les taximen en profitent pour se faire un peu plus d’argent. « L’occasion fait le larron, dit-on souvent. Il y a beaucoup de clients potentiels lorsqu’il pleut car chacun veut rentrer au plus vite chez lui. A ces moments, ce n’est plus le client qui choisit son taxi, mais c’est le taximan qui choisit son client. A cet effet, nous multiplions les courses pour gagner un peu plus d’argent », a-t-il révélé. Le problème de sécurité constitue une autre raison qui incite les taximen à faire des caprices aux clients lorsqu’il pleut. En effet, comme le signale Marc Moussilou, taximan de plus de 50 ans, la conduite en période de pluie est plus dangereuse qu’à un autre moment, avec un taux d’accidents le plus élevé. « Quand il pleut, je me précipite au garage, je cherche un endroit où je me sentirai le plus en sécurité. Un client qui me verra passer dira certainement que je suis arrogant ou moins sérieux, mais moi je le fais pour préserver ma vie et celle des usagers », a-t-il fait savoir. L'état des routes fait également partie des raisons qui poussent les conducteurs en général et les taximen en particulier à sélectionner les clients par rapport au quartier où ils vivent. Ceux du centre-ville sont favorisés au détriment de ceux qui vivent dans les quartier périphériques. Outre ces raisons, certains conducteurs manifestent souvent des comportements qualifiés d’antipatriotiques. Bon nombre d’usagers se demandent s’il n’est pas nécessaire d’enseigner aux transporteurs les notions élémentaires d’instruction civique afin de mettre un peu d’ordre dans l’exercice de leur activité.
Chris Louzany Légendes et crédits photo : Une vue de la ville pendant la pluie/DR Notification:Non |