Derniers hommages : Marlène Longange établie membre à titre posthume d’Apro 7

Fort pathétique, la cérémonie funéraire en hommage à Marlène Longange organisée à la Salle Mongita, siège de la Compagnie nationale du théâtre congolais ou le Théâtre national congolais a révélé les nombreux mérites de la disparue. Faisant suite aux nombreux témoignages rendus à la veillée mortuaire, la nuit 5 septembre, la défunte actrice y a reçu une reconnaissance particulière de la part de l’Apro 7. En effet, l’association s’est jointe au Théâtre national, dont elle faisait partie jusqu’à sa mort, pour lui rendre des hommages dignes de son talent. Et, reproché de ne l’avoir pas reconnue comme son membre de son vivant, Marlène n’était pas signataire de la charte de l’Apro 7 conférant cette qualité, l’association a fait amende honorable. Elle l’a officiellement admise au rang de ses membres effectifs à titre posthume à la cérémonie tenue peu avant son inhumation le 6 septembre.

Le cinéaste Patrick Ken Kalala, mandaté par l’association, a rappelé du reste que « la mission d’Apro 7 est d’accompagner toute personne œuvrant dans le cinéma ». Elle avait donc espéré lui faire signer la charte dès son rétablissement. Mais le décès intervenu le 10 août n’a donc pas permis la réalisation de ce projet. Aussi est-ce « de manière exceptionnelle », a dit Ken Kalala, « nous déclarons Marlène membre d’Apro » et digne de « recevoir sa carte à titre posthume » attestant cette qualité.

Marlène, une artiste complète

 Une quinzaine d’anciens de l’Inas, l'école d’application de l’Institut national des arts (INA) où Marlène Longange a appris l’abécédaire de l’art dramatique, lui a tout aussi reconnu de nombreux mérites. « Aujourd’hui, la consternation est grande », a dit la comédienne et actrice Annie Biasi-Biasi. Ajoutant que de tous « Marlène est celle qui a rempli toutes les cases des talents artistiques des arts de la scène. Elle a été danseuse, percussionniste, chanteuse et comédienne ». Et, considérant l’obligation à charge de tous les finalistes de l’Inas de monter un spectacle d’improvisation, « Marlène a rempli aussi la fonction d’une metteure en scène », a encore renchéri la comédienne susmentionnée. Pour elle, il n’en est pas une autre parmi les anciens de l’Inas à avoir réussi à accomplir un pareil parcours. Force est donc de constater que « Marlène était une artiste complète ». Et de conclure : « Pour l’Inas, c’est un énorme talent que nous venons de perdre. Nous étions fiers chaque fois de citer ces noms qui faisaient notre fierté ».

Comme l’a rappel, pour sa part, le Théâtre national, feue Marlène Longange a embrassé la carrière artistique en qualité de comédienne. C’est au Crasa, le Centre de recherche en art du spectacle africain du Pr Mwambayi qu’elle a fait ses débuts. Puis, elle a fait partie de la troupe de théâtre Les Intrigants et a intégré la Compagnie du Théâtre national congolais en 2014. Elle y a laissé ses marques en jouant notamment avec brio le rôle de Maman Makasi dans "Une saison au Congo" d’Aimé Césaire.

Notons qu’en parallèle de sa brillante carrière menée sur les planches, Marlène a aussi fait ses preuves au cinéma. Elle a été primée « meilleure actrice de second rôle » à l’AMAA au Nigeria, en 2011, pour sa prestation dans le premier long métrage de Djo Munga, Viva Riva ! Il convient de souligner aussi que, comme l’a soutenu le Théâtre national, il y a aussi la marque de « ses empreintes inoubliables dans le film Matshozi et la série télévisée Mpangi’ami ».