Lire ou relire : « La chienlit dans la république de lokuta capitale mbongo wana » de Benoît Moundelé-NgolloVendredi 24 Novembre 2023 - 12:17 Publié aux éditions Hemar, le recueil de textes atypiques peint un monde fictionnel à travers lequel transparaissent certaines réalités insolites, notamment africaines. Dans une république qui n’existe nulle part au monde, avec une capitale imaginaire, dialoguent des personnages en papier, c’est-à-dire fictifs, dont les propos sont rapportés à travers douze textes. Seulement, à côté de la pure fiction du narrateur, on remarque autant quelques intrusions de l’écrivain dans cet ouvrage littéraire anticonformiste. A la manière des citoyens réels, les personnages anonymes du livre discutent de tout en passant du coq à l’âne. Des fous, des phénomènes sociaux, de la politique au sport, tous les thèmes s’entremêlent dans le flot des discours comme dans une pièce de théâtre. L’écrivain Benoît Moundélé-Ngollo manie avec dextérité, comme dans la plupart de ses livres, son style personnel et innovant qu’il appelle « Snoprac », style qui n’obéit pas aux règles académiques classiques. Une autre manière d’écrire qui se traduit, en effet, par un mélange de genres avec des textes centrés, ponctués, rythmés et structurés en strophes bien numérotées. Le contenu de ces textes offre cependant des récits, des anecdotes, des maximes et des réflexions vraisemblables et proches du vécu. Toutefois, cela n’est qu’une feinte littéraire car le lecteur africain s’identifierait si facilement de même que le latino-américain, l’asiatique aussi bien que l’européen. A la page 133, par exemple, le président de la République se réjouit de la victoire de l’équipe nationale de football de son pays contre le Brésil à la finale de la Coupe du monde. Dans l’ensemble, le livre véhicule un message philosophique, pédagogique ou éthique, en même temps comique, interpellateur et humanisant. A en croire ces quelques titres révélateurs, « Huit personnes discutent à bâtons rompus » (page 28), « Complot dans la cour du père fondateur, père nourricier de la nation » (page 93), « Le chant du coq » (page 109).
Aubin Banzouzi Notification:Non |