Interview. Jocelyn-Armel Bindickou, alias le Bachelor : « Je suis convaincu des apports de la sape dans la diversification de l’économie congolaise »Vendredi 9 Février 2024 - 9:36 Le Forum italo-congolais sur la promotion des échanges entre artisans et petites et moyennes entreprises (FICPE) a eu le mérite de mettre à l’honneur de nombreux artisans du pays. Parmi les invités, des célébrités congolaises comme Jocelyn-Armel Bindickou alias le Bachelor, un styliste de Paris. Entretien. Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.). Vous venez de participer au forum italo-congolais, les lecteurs des Dépêches du Bassin du Congo voudraient vous connaître. Le Bachelor : Je suis très honoré et flatté par votre initiative de parler de ma modeste personne dans votre journal Les Dépêches du Bassin du Congo. D’une manière succincte, voici mon identité et cursus. Je m’appelle Jocelyn-Armel Bindinckou, alias le Bachelor. Je suis arrivé en France en 1977. Je suis diplômé de l’Ecole supérieure de gestion Paris XI, diplômé de l’Université Paris XII, Créteil, administration économique et sociale, diplomé de l’Institut supérieur du commerce extérieur Paris Dauphine. L.D.B.C.: Quelle impression gardez-vous de l’invitation au forum ? Le Bachelor : A propos de mon invitation au forum italo-congolais, qui s’est récemment tenu à Rome, je peux dire ici et sans ambages que c’est une première pour ma part d’être associé à ce genre d’événement. Je tiens ici à remercier vivement son excellence M. Henri Okemba, ambassadeur du Congo en Italie, qui a déployé toute son ingéniosité pour associer le monde de la sape à ce grand forum. Très longtemps une partie de l’intelligentsia congolaise avait une méconnaissance du monde de la sape dont je suis un des éminents leaders. C’est dommage que le Congo, en particulier ses dirigeants, ne s’appesantit pas sur le rôle que pouvait jouer ce mouvement dans le développement de notre pays. L.D.B.C.: Le président de la République du Congo, Denis Sassou N'Guesso, a déclaré l’année 2024, année de la jeunesse. En votre qualité de styliste, comment comptez-vous y participer ? Le Bachelor : A l’heure où cette déclaration a été faite, il serait paradoxal de ne pas jeter un regard économique sur la sape. Voilà un courant culturel qui a hissé notre pays au niveau de la troisième, voire la quatrième école des courants stylistiques dans le monde. Les Anglais ont créé le dandysme, les Italiens le sprezzaturra, les Congolais la sapologie (un courant mondialement reconnu dans une onde très fermée la mode). Quelles retombées économiques voire culturelles que notre pays tire-t-il de cette visibilité ? L.D.B.C.: De manière concrète, comment pensez-vous vous identifier à propos de cet ordre du président de la République ? Le Bachelor. Oui, pour l’année 2024, année de la jeunesse, je peux ici et maintenant dire que je suis un des ambassadeurs économiques et culturels de mon pays dans le monde. En 2005, j’avais lancé le concept de la sape économique. Pourquoi ? Tout simplement en regardant et en observant le monde dans lequel je vis. Si je vois, je vis depuis 47 ans en France. Vous remarquerez que les cinq premières fortunes professionnelles ont pour origine le monde de la mode. Imaginez le nombre d’emplois qui vont avec ce courant. Le Congo, en parlant de la diversification de l’économie, a un impératif impérieux : s’intéresser à la sape économique. Je suis plus que convaincu des apports de la sape dans la diversification de l’économie congolaise. En faisant, par exemple, du Congo un hub de la mode sur l’échiquier du continent africain pourquoi pas mondial. Propos recueillis par Gastrone Banimba Légendes et crédits photo :Le Bachelor Notification:Non |