Évaluation du cadre macroéconomique : convergence des vues entre le gouvernement et le FMIMercredi 18 Juin 2014 - 17:03 Le gouvernement a estimé le taux de croissance économique en 2014 à 8,8% contre une projection de 9,5%. La réunion restreinte de la Troïka stratégique qui met sur une même table chaque lundi le Premier ministre Matata Ponyo et les principaux intervenants du secteur économique et financier a de nouveau évalué la situation du cadre macroéconomique du pays. Il en ressort une nette stabilité caractérisée notamment par un taux d'inflation hebdomadaire fixé à 0,025% (+0,002). En cumul annuel, ce taux a atteint 0,674 % au niveau national alors que le taux d'inflation à fin d'année serait de 1,466 %, contre un objectif de 3,7%. Une appréciation respectivement de 0,2% et de 0,05% sur le marché indicatif et au parallèle du marché de change a été observée au 13 juin. Une semaine avant, ce taux oscillait autour de 923,12 dollars et 931,50 dollars. Quant aux réserves internationales, elles se situent à 1.812,30 millions de dollars couvrant 8,65 semaines d'importations. Concernant le compte général du Trésor, il a été observé un solde primaire déficitaire de 80,84 milliards CDF (Congo démocratique franc) au 12 juin. Une situation qui résulte des recettes de 76,00 milliards CDF et des dépenses de 156,84 milliards CDF consécutives à l'exécution de la paie du mois de juin pour l'ensemble du personnel de l'État sur le territoire national. Ce tableau économique présenté par la Troika stratégique n’est pas très loin du constat fait par le Fonds monétaire international (FMI) dont une délégation d’experts vient d’achever ses consultations en RDC. Pour cette institution onusienne, en effet, la RDC a réalisé de solides performances macroéconomiques malgré les défis sécuritaires qui y règnent, notamment dans sa partie est. L’une des preuves de ces prouesses demeure la croissance du produit intérieur brut (PIB) qui, depuis 2013, connaît une évolution positive restant dans la lignée des chiffres de 2010 et 2012, c’est-à-dire autour de 7%. La croissance dans les autres secteurs a tout aussi été forte, impliquant une progression du PIB réel (hors secteur minier) de 8,5%. Les perspectives sont aussi positives, avec une croissance attendue du PIB à 8,5% et une moyenne de 7,5% jusqu’en 2017, font observer les experts du FMI. Ils mettent cependant un bémol en mettant en relief les défis de développement qui gangrènent encore le pays. Ces défis restent toujours intacts avec le risque pour la RDC,de n’être pas au rendez-vous du donner et du recevoir en 2015, date butoir pour l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement. Sans base de production solide, diversifiée et compétitive, le pays pourrait continuer de subir les conséquences sur sa balance courante du fait de la dollarisation de son économie, note le FMI, et d’émettre quelques appréhensions sur les réserves extérieures, qui ne représenteront qu’une moyenne de 8,6 semaines d’importations de biens et services (hors aide et autres dons) quoiqu'il y ait une hausse progressive pouvant atteindre 2,1 milliards de dollars en 2016.
Alain Diasso |