Sécheresse en Afrique : le pire est à venir selon l'ONU

Mercredi 31 Juillet 2024 - 10:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Une sécheresse record qui a déjà dévasté les récoltes en Afrique australe, provoquant la faim chez des millions de personnes et poussant cinq pays à déclarer une catastrophe nationale, entre désormais dans sa pire phase, a prévenu l'Organisation des Nations unies (ONU).

Le Programme alimentaire mondial (PAM) dit s'attendre à une augmentation du nombre de personnes ayant du mal à se nourrir. "La pire période arrive maintenant", a déclaré à Johannesburg, en Afrique du Sud, la directrice régionale par intérim du PAM pour l'Afrique australe, Lola Castro. "Les gens n'ont rien pu récolter et le problème c'est que la prochaine récolte n'aura lieu qu'en avril 2025 ", a-t-elle ajouté. Après le Malawi, la Namibie, la Zambie, le Zimbabwe, le royaume du Lesotho est devenu, il y a deux semaines, le dernier pays à déclarer l'état de catastrophe nationale suite à la sécheresse liée au phénomène El Niño. D'autres pays, comme l'Angola et le Mozambique, pourraient bientôt faire de même ou signaler un écart entre la nourriture dont ils disposent et celle dont ils ont besoin, a poursuivi Lola Castro. 

Selon certaines estimations, la sécheresse est la pire que la région a connue depuis 100 ans, a-t-elle souligné. Au moins 27 millions de personnes ont été touchées dans une région où de nombreuses personnes dépendent de l'agriculture pour survivre, a argumenté Lola Castro, s'exprimant depuis le bureau du PAM à Johannesburg. La sécheresse a détruit 70 pc des récoltes en Zambie et 80 pc au Zimbabwe, réduisant considérablement l'offre et faisant grimper les prix des denrées alimentaires, a-t-elle dit. "Le maïs est totalement sec et duveteux, il n'a pas poussé et les gens essayent vraiment de trouver quoi faire ensuite, pour pouvoir nourrir leurs familles", a expliqué Lola Castro.

Même si El Nino ne sévit plus, ses effets persistent

"Nous ne pouvons pas parler de famine mais les gens ne peuvent pas acheter des repas adéquats ni consommer un nombre suffisant de calories par jour. Les enfants commencent à maigrir, la population commence à souffrir", a estimé la responsable du PAM. Cette agence de l'ONU encourage les agriculteurs à planter des cultures plus résistantes à la sécheresse comme le sorgo, le mil et le manioc pour faire face aux futures périodes de sécheresse. Le PAM, qui a lancé un appel de 409 millions de dollars pour fournir de la nourriture, de l'argent et d'autres aides à environ six millions de personnes dans la région, n'a reçu jusqu'à présent qu'environ 200 millions de dollars, selon Lola Castro.

Noël Ndong

Notification: 

Non