Urgence climatique : un débat à reconsidérer ?Jeudi 16 Janvier 2025 - 18:16 L'urgence climatique, longtemps considérée comme une vérité absolue, est désormais remise en question par des éminents scientifiques comme John Clauser, Prix Nobel de physique 2022, et Guus Berkhout. Leur position invite à un débat plus ouvert et critique sur les fondements scientifiques de cette notion. L'idée d'urgence climatique s'est progressivement imposée dans le discours public au cours des dernières décennies, alimentée par une série de rapports scientifiques et d'événements météorologiques extrêmes. Son origine remonte aux années 1990, lorsque les premiers signes d'un réchauffement climatique d'origine humaine ont été identifiés. Des scientifiques tels que Guy Callendar, dans les années 1930, et plus tard des panels comme le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, créé en 1988, ont établi un consensus sur le fait que les activités humaines, notamment l’usage de combustibles fossiles, contribuent significativement à l'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Ce consensus a été renforcé par des conférences internationales, comme celle de Kyoto en 1997 et celle de Paris en 2015, qui ont mobilisé des gouvernements du monde entier autour de l'idée que des actions immédiates étaient nécessaires pour éviter des conséquences catastrophiques. Cependant, cette notion d'urgence climatique est aujourd'hui contestée par certains scientifiques de renom. Parmi eux se trouve John Clauser, lauréat du Prix Nobel de physique en 2022. Clauser a récemment déclaré qu'il n'y avait "Aucune urgence climatique", remettant en question le consensus scientifique établi. Ses observations et ses travaux lui ont permis de conclure que les effets du dioxyde de carbone et du méthane sur le climat sont largement exagérés. En parallèle, Guus Berkhout, un autre scientifique respecté et cofondateur de l’organisation Climate intelligence (Clintel), a également critiqué la manière dont le changement climatique est présenté comme une crise urgente nécessitant une action immédiate. Leur position a été officialisée par la Déclaration mondiale sur le climat de Clintel, ratifiée par plus de 1900 personnes, qui appelle à une approche moins politique et un débat plus ouvert sur les vérités scientifiques concernant le climat. Cette remise en question devrait susciter une réflexion parmi les urgentistes du climat. En effet, l'histoire regorge d'exemples où des idées considérées comme absolues ont été invalidées par des découvertes scientifiques ultérieures. La théorie de la génération spontanée, longtemps acceptée avant d'être réfutée par Louis Pasteur, ou encore la théorie du phlogistique qui a été remplacée par notre compréhension moderne de la combustion grâce aux travaux d'Antoine Lavoisier, illustrent bien ce phénomène. De même, le géocentrisme a été remplacé par le modèle héliocentrique grâce aux observations de Copernic et Galilée, tandis que la croyance en une Terre plate a cédé la place à la compréhension de sa sphéricité. Ainsi, il est crucial pour les acteurs du changement climatique d'adopter une posture plus raisonnable et critique face à ces nouvelles idées. Plutôt que de s'inscrire dans un négationnisme absolu dépourvu de toute logique, il serait judicieux d'explorer ces perspectives avec ouverture d'esprit. La science avance par le questionnement et l'examen rigoureux des faits ; il est donc essentiel que le débat sur l'urgence climatique soit enrichi par toutes les voix légitimes du domaine scientifique. Ce faisant, nous pourrions peut-être faire éclater la vérité derrière cette notion d'urgence et établir une approche plus nuancée et fondée sur des preuves concernant notre avenir climatique. Sasha Kitadi Légendes et crédits photo :John Clauser, Prix Nobel de physique 2022, membre de Clintel/DR Notification:Non |