Santé : le Congo sensibilise contre le virus EbolaSamedi 30 Août 2014 - 17:30 Les autorités sanitaires du Congo multiplient, après le plan de contingence mis en place, des initiatives et stratégies pour prévenir et contenir, en cas de déclaration, l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ébola sur l’ensemble du territoire. Dans le cadre de la préparation d’une riposte contre le virus Ébola, une équipe du ministère de la Santé et de la Population a entrepris conjointement avec l’Organisation mondiale de la santé une vaste campagne de sensibilisation des populations sur cette maladie. La campagne qui se veut nationale a démarré, le 27 août, dans les localités de Mpouya, Makotipoko (département des Plateaux), Loukoléla (la Cuvette), Liranga, Impfondo et Bétou (Likouala), Pokola (Sangha) et Ewo (Cuvette-Ouest). Le choix de ces localités pour cette sensibilisation de masse reste significatif pour les autorités sanitaires. Il se justifie par le fait qu'elles constituent des points d’entrée des personnes en provenance de l’Afrique de l’Ouest via le Cameroun à partir du Nigeria et de la RD Congo où le virus Ébola s’est déclaré à Djera dans la province de l’Équateur. Mais surtout par le fait que certaines de ces localités ont constitué l’épicentre de l’épidémie par le passé. Cette campagne de sensibilisation vise à informer les populations sur l’origine, les manifestations et les modes de contamination de cette maladie contagieuse très grave pour laquelle il n’existe pas encore de traitement, ni vaccin approprié. Dans les différentes localités sillonnées, le directeur général de la santé, le Pr Alexis Elira Dokekias, à la tête de la délégation a indiqué aux populations que les chimpanzés, les gorilles, les singes, les chauves-souris et l’homme jouent un grand rôle dans la transmission du virus. Celui-ci se transmet d’une personne à une autre, par contact avec les liquides organiques tels la sueur, le sang, la salive, les urines, le sperme, les selles les vomissures ou au contact avec les objets ayant servi au malade. Elle se transmet aussi lors des manipulations des cadavres des animaux trouvés morts dans la forêt. « Cette tournée a pour objectif de mieux informer les populations sur les dispositions à prendre avant et après qu’un cas suspect a été constaté pour éviter que cette infection soit importée », a expliqué Alexis Elira Dokekias, précisant que la simple mobilisation au niveau des frontières ne suffit pas car l’épidémie peut se réactiver à partir d’un ancien foyer. Des matériels de première nécessité au profit des centres de santé Conscient que la simple sensibilisation ne suffit pas, l’équipe chargée de mener cette campagne a offert aux centres de santé des tenues, des gants et des marques, mais aussi des thermomètres flash, les désinfectants et bien d’autres matériels de première nécessité. Très salutaire pour les populations de tous les âges, cette sensibilisation vise à donner aux populations le maximum d’information sur le virus Ébola. Ceux-ci ont appris qu’Ébola se manifeste deux à vingt et un jours après la contamination par des signes tels que montée brutale de la fièvre, maux de tête, perte d’appétit, fatigue intense, douleur musculaire ou articulaire, douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées, hoquets, difficultés à avaler, saignements inexpliqués au niveau des yeux, du nez, des oreilles, de l’anus dans quelques cas. Mieux informer les communautés Après la partie nord du pays, la deuxième étape de cette campagne qui débute ce lundi concerne les départements situés au sud du pays, notamment le Pool, la Bouenza, le Niari et le Kouilou, sans oublier les deux principales villes, à savoir Brazzaville et Pointe-Noire. Par ailleurs, parallèlement à la formation des agents de la santé, le ministère de la Santé souhaite également former les agents d’autres secteurs publics tels que la police, la gendarmerie, la douane et ceux de l’Économie forestière en vue de doubler la vigilance. . C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’est envisagé un atelier en faveur des médias la semaine prochaine. Le but est de leur donner des outils nécessaires pour informer les communautés sur les mesures d’hygiène préventives et de vulgariser davantage sur les dispositions pratiques à prendre en cas de déclaration du virus. « Pour l’instant, nous restons optimistes et constatons toujours qu’il n’y a pas un seul cas d’Ébola au Congo », a déclaré le directeur général de la santé.
Guy-Gervais Kitina Légendes et crédits photo :Photo1: Une séance de sensibilisation de la population à Pokola
Photo 2: Le Pr Alexis Elira Dokekias pendant la campagne |