Et la majorité ?

Il ne faut évidemment pas s’étonner que l’opposition dite « radicale » nie farouchement l’avancée décisive que constitue le recensement administratif spécial en cours sur toute l’étendue du territoire congolais. Ses leaders, qui n’ont pas d’assise populaire et ne représentent donc qu’eux-mêmes, courent en effet le risque mortel, si cette opération est bien menée, d’apparaître tels qu’ils sont lors des prochains scrutins. Aussi tentent-ils d’en perturber le bon déroulement par tous les moyens, notamment le relais médiatique.

Ceci étant dit, la majorité, au premier rang de laquelle figure le Parti congolais du travail qui en constitue le pivot, serait bien avisée de se préoccuper, elle, de mobiliser ses troupes afin de relayer sur le terrain, partout où elle est présente, l’action du gouvernement qu’elle soutient. Notamment en expliquant aux citoyennes et aux citoyens qu’elle côtoie dans les villes et les villages pourquoi le fait de se rendre dans les bureaux où s’effectue le travail de recensement constitue un acte civique essentiel.

Imaginons, en effet, que cette opération ne soit pas correctement effectuée et qu’au final les listes électorales apparaissent incomplètes au point de faire peser le doute sur les résultats des scrutins à venir. La première victime serait alors la majorité présidentielle dont l’assise populaire ne manquerait pas d’être mise en question, ce que précisément cherchent à démontrer les leaders de l’« opposition radicale ».

En s’abstenant de s’engager fermement, sur le terrain, au côté des administrations chargées de réaliser le recensement spécial, le PCT et ses alliés font le jeu de leurs pires ennemis. Ils doivent comprendre que la partie qui se joue-là est décisive pour eux comme pour les autres formations politiques du pays, mais qu’elle ne peut être gagnée que si tous, à leur place et avec les moyens dont ils disposent, s’emploient à convaincre les Congolais en âge de voter qu’ils doivent se faire recenser rapidement.

N’en déplaise à ceux qui ne manqueront pas de s’insurger en lisant ces lignes, l’on en est encore loin si l’on en juge à partir des informations qui remontent vers nous quotidiennement.