Lutte contre le VIH/Sida : les droits fondamentaux des peuples autochtones mis à rude épreuve

Jeudi 23 Octobre 2014 - 19:45

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Le plaidoyer est de Michel Makita pour qui le Congo possède, aux niveaux central et périphérique, des structures opérationnelles qui pourront contribuer à la mise en œuvre des stratégies susceptibles d'endiguer le Sida.

Pour Michel Makita, le cadre stratégique national de lutte contre le sida et les IST 2009-2013 a révélé des effets néfastes de cette pandémie sur le développement socioéconomique du Congo, en mettant en évidence les progrès significatifs réalisés au cours de cette période, notamment en termes de disponibilité des services de prévention et d’accès aux soins pour les personnes vivant avec le VIH. Et parmi les populations les plus vulnérables, il sied d’intégrer les peuples autochtones qui ne bénéficient pas de façon régulière des services de communication pour la prévention contre le VIH/Sida et des autres services de conseil et dépistage volontaire, ainsi que de prise en charge syndromique des infections sexuellement transmissibles.

En tenant compte de ce qui précède, les peuples autochtones sont dans une certaine mesure marginalisés et ne figurent pas prioritairement dans les plans d’action de lutte contre le Sida. Très souvent, ils ne possèdent pas eux-mêmes les aptitudes nécessaires pour pouvoir, à bon escient assurer la promotion de leurs droits et ceux des personnes vivant avec le VIH en leur sein. De ce point de vue, les jeunes filles autochtones sont pour la plupart compatissantes aux sollicitations des jeunes bantous qui peuvent être capables de perpétrer des viols sans pour autant être passibles de poursuite judiciaire. Ces jeunes filles, même en état de gestation, se résignent le plus souvent à leur triste sort par peur des représailles corporelles de la part de leurs auteurs, des injures de toutes sortes et voire même de menaces de mort. Cela est d’autant plus dommageable que ces jeunes auteurs des viols sont quelques fois en groupes et considèrent cela comme étant une norme.

Ce cadre stratégique dont parle Michel Makita, fait mention, parmi les groupes les plus vulnérables, des peuples autochtones. Il ressort que ceux-ci, notamment les femmes sont abusées par certains bantous. Ici l'usage des préservatifs est faible. Ce, au grand malheur des femmes autochtones qui se trouvent exposées au Sida. Par conséquent, à l’effet de réduire la discrimination et les injustices que vivent ces peuples, le gouvernement de la République a publié la loi n30-2011 du 3 juin 2011 portant la lutte contre le Sida et protection des droits des personnes vivant avec le VIH. Ainsi, il serait donc nécessaire aux uns et autres d’adopter des nouveaux comportements vis-à-vis des peuples autochtones, désormais des citoyens à part entière de la société congolaise.

Bruno Okokana