Droits de l’homme : des ONG condamnent le meurtre de Roch Morel GatsobeauSamedi 29 Novembre 2014 - 15:00 Au cours d’une conférence de presse qu’elles ont animée le 27 novembre à Brazzaville, l’Association pour les Droits de l’Homme et l’Univers Carcéral (Adhuc) et l’Observatoire congolais des Droits de l’Homme (Ocdh), ont condamné l’assassinat de Roch Morel Gatsobeau, le 11 novembre dernier à la maison d’arrêt de Brazzaville. Mis à la disposition du commissariat central de police de Makélékélé dans le premier arrondissement, aux fins de correction pour avoir menacé de mort un de ses parents, Roch Morel Gatsobeau est ensuite déféré à la maison d’arrêt de Brazzaville le 20 Octobre 2014. Que s'est-il passé ? Selon le rapport fourni par les services de la maison d’arrêt de Brazzaville, c’est au cours d’une corvée du jour qui consistait à aller vider les poubelles de l’autre côté de la cour de l’établissement, comme d’habitude, que le détenu en cause, profitant du fait que le gendarme qui les surveillait avait laissé un peu d’écart s'est mis à courir à toutes jambes en direction du portail qui permet de communiquer avec le palais de justice. Pour le dissuader le fugitif, le gendarme qui s’était mis à ses trousses, tira des coups de feu de sommation. Lorsque l’on retrouva l’intéressé, on constata qu’il avait une blessure qui saignait abondamment au niveau du ventre. Le rapport souligne qu’on ne sait pas s’il avait été blessé par une des balles tirées par les gendarmes ou les policiers ou encore s’il s’était ouvert le ventre pendant qu’il escaladait le mur. Difficile de savoir si cette fusillade est imputable aux gendarmes en détachement ce jour ou aux policiers qui, depuis un moment, font la ceinture de sécurité à l’extérieur de la maison d’arrêt. Les sources hospitalières ont confié aux deux organisations que les gendarmes qui avaient conduit Roch Morel Gatsobeau à l’hôpital militaire n’avaient pas décliné leur identité. Le corps sans vie de l’infortuné a été aussitôt déposé à la morgue de Brazzaville. Selon ces deux organisations, les parents du décédé n’arrivent toujours pas à accéder à la dépouille de leur fils. L’Adhuc et l’Ocdh ont à cette occasion appelé les autorités congolaises à traduire en justice les coupables de ce crime tout en estimant que cette tentative d’évasion ne pouvait en aucun cas justifier l’acte commis. Il s'agit, ont dit les conférenciers, d'une exécution délibérée. Elles ont recommandé aux autorités congolaises de condamner publiquement cet assassinat, de faire connaître aux parents et au public le ou les coupables de ce meurtre, de les mettre à la disposition de la justice, de prendre en charge tous les frais liés aux obsèques et enfin, de procéder à la réparation du préjudice subi.
Jean Jacques Koubemba Légendes et crédits photo :Photo : Trésor Nzila et Loamba Moké de l’Ocdh et de l’Adhuc lors de la conférence de presse |