Paris : Un Noël au rythme du tam-tam à la Paroisse Saint Denys de la Chapelle

Accompagnées par les sons du tam-tam, ce sont environ mille deux cents personnes qui ont entonné hardiment les divers cantiques de Noël : « Il est né le divin enfant », « Mwana ya nzambi me butuka » ou encore « Noël mbotama ya yezu » à la paroisse Saint Denys de la Chapelle. Le curé Arnaud Goma, originaire du Congo-Brazzaville, et son équipe avaient tout mis en œuvre pour rendre cette occasion infiniment plus festive et chaleureuse.

Outre une ambiance musicale enjouée aux rythmes inattendus du tam-tam, les croyants ont eu droit, au cours de la cérémonie de la nativité, à une reconstitution de l’arrivée de la Sainte Famille et des bergers à l’humble crèche de Bethléem, interprétée uniquement par des enfants qui ont mis toute leur application et tout leur cœur dans leurs rôles de petits acteurs de théâtre. C’est en ponctuant quelques pas de danse, tandis que retentissaient encore des chants de louange congolais, que s’est effectuée la sortie de la messe à l’issue de laquelle a été servi un chocolat chaud. « pour renforcer la convivialité et l’accueil mutuel », a expliqué le Père Arnaud. Pour clore la soirée, un repas solidaire et fraternel a réuni une quarantaine de personnes, « pour éviter que certains restent dans la solitude ressentie encore plus grande au soir du 24 décembre. Nous avons passé un moment merveilleux et très intense », confie le premier curé noir de Paris.

Comment expliquer la particularité de cette paroisse tenue par le Père Arnaud ? On peut y observer son côté multiculturel et cosmopolite grâce à la fréquentation croissante de pratiquants fervents d’origines diverses chaque dimanche. Depuis 2011, le Congolais lui a insufflé son dynamisme joyeux. C’est désormais dans une gaieté toute particulière que se célèbre chaque messe. Notons aussi la présence de plusieurs autres prêtres d’origine africaine qui engendrent un nouveau style contrastant avec « les traditionnelles messes tristes et dépourvues de chaleur humaine dont les occidentaux ont le secret », ironise le Père Arnaud.

Les prêtres africains prêchent en faveur d’un véritable accueil fraternel contrairement à Bethléem lors de la naissance du Christ. Le Père Arnaud a opté pour jouer le tam-tam en pleine messe, « pour donner un peu de rythme à la lourdeur classique de l’orgue » explique-t-il. Et de rappeler, « qu'ici nous prions Jésus-Christ et non pas Jésus Triste. » Comme jadis les prêtres missionnaires blancs avaient amené leurs pratiques et leurs manières de faire, l’Église d’Europe est en pleine mutation grâce au pape François (Argentin) et à la présence de prêtres originaires d’Afrique et aussi d’autres continents.

Quand on interroge le Père Arnaud sur son parcours, le Franco-congolais dresse un parcours d’un citoyen du monde. « J'ai quitté le Congo à l'âge de 20 ans. Depuis 1996, je réside en France. Entre 1999 et 2004, j'ai fait mes études de théologie et de philosophie en Belgique. C’est en janvier 2004 que j'ai été ordonné prêtre à Paris. J'appartiens à une congrégation internationale et missionnaire (La communauté du Chemin Neuf). Certes j’exerce mon prélat en France mais, la communauté peut m'envoyer partout dans le monde entier où elle est présente. A n’importe quel moment,  je peux répondre à l’affectation d’une mission évangélique n'importe où dans le monde ».

Souhaitons que la révolution chaleureuse prônée par le Père Arnaud soit une réussite et, pourquoi pas, un modèle pour ses frères et sœurs européens.