Conférence de Paris : pression des communautés congolaises pour une participation citoyenne

Samedi 25 Avril 2015 - 13:30

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Répondant aux questions de la socité civile de la RDC, le week-end dernier, l’ambassadeur Climat de la France pour l’Afrique, Stephane Gompertz, a partagé son idée d’associer l’ensemble des communautés à travers le monde à l’élaboration du plan environnemental.

La France avait commis cette même erreur, selon Stéphane Gompertz, de ne pas associer les paysans et les éleveurs au moment d’aménager ses parcs naturels. D’abord, les gens ont été complètement spoliés, a-t-il rappelé. Et lorsqu’il a fallu réintroduire des ours et des loups, ces animaux ont commencé à dévorer les moutons, a-t-il ajouté. Pour y faire face, il a fallu trouver des solutions en y associantjustement les éleveurs. Aussi la conférence de Paris contre le dérèglement climatique devrait-elle tracer la voie vers un accord global après celui de Kyoto inappliqué à ce jour. « Il faut bien trouver des solutions techniques et financières. Dans le forum de la société civile pendant la conférence, il est important d’en parler. Il est nécessaire que des voix s’élèvent pour exiger l’écoute des communautés à qui l’on demande de faire des efforts », a-t-il poursuivi.

Face à la presse congolaise, le diplomate a utilisé le même ton interpellateur pour insister sur le rôle stratégique du quatrième pouvoir dans la réussite des travaux, surtout que les résolutions ne sont pas contraignantes mais leur application engage toute la crédibilité des pays signataires. Aujourd’hui, la question climatique revêt un enjeu social et économique. Outre l’implication indispensable des forces vives, l’on constate également une prise de conscience des entreprises. « Beaucoup de sociétés pétrolières investissent massivement à des nouvelles sources d’énergie ». En effet, il est clair que les réserves pétrolières ne sont pas inépuisables. Avec le rythme accru de développement, les sociétés pétrolières seront tentées vraisemblablement de chercher d’autres sources d’énergie plus faciles à exploiter et moins polluantes.

Le changement est en marche mais il prendra certainement du temps, a prévenu le diplomate français. Il est indispensable de mieux attirer l’attention des opinions. Et c’est justement le rôle attendu de la presse dans cette phase critique de l’évolution des pourparlers. Mais l’on s’interroge de plus en plus sur la position des plus grands pollueurs : la Chine, les États-Unis d’Amérique et même l’Europe. « Il faut un accord dans lequel tous les pays s’engagent à limiter les émissions de gaz à effet de serre. Pour aider à la préparation de cette conférence, même si nous ne dirigeons pas les négociations, la France, en tant que futur président de la conférence qui aura lieu, négocie les consultations directes avec l’ensemble de ses partenaires à travers des entretiens de haut niveau mais aussi en envoyant des émissaires dont je fais partie». La France a nommé ainsi des ambassadeurs Climat dans chaque région du monde : Amérique latine, Asie, Afrique, Moyen-Orient, etc. Le but de cette mission est d’arriver à sensibiliser au maximum sur les enjeux de cette conférence. La France veut montrer, dès à présent, l’état d’esprit dans lequel elle compte assumer prochainement sa mission à la présidence de la conférence. Au-delà, elle veut surtout écouter ses partenaires, les entreprises, la société civile, les gouvernements et les parlementaires.

Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

Stephane Gompertz