Des mendiants africains dans les rues de Rome !

C’est la première fois que cela arrive à Rome… Depuis quelque temps, les rues de la capitale italienne voient un spectacle jusque-là inconnu : des mendiants d’origine africaine aux portes des supermarchés, boulangeries et autres grandes épiceries. Des jeunes gens, la trentaine, tendent la casquette pour quémander quelques pièces. Les associations et regroupements d’Africains s’étonnent de ce phénomène nouveau et ne cachent pas leur embarras. Le Mouvement des Africains d’Italie, que dirige l’Ivoirien Gaoussou Ouattarra, appelle même à une concertation sur la question.

Dans les sphères administratives et politiques italiennes, on ne semble pas encore s’être rendu compte de la chose. Que le Vatican soit depuis longtemps à la recherche de solutions à une autre forme de mendicité, celle des Églises africaines, est une donnée connue. Mais il ne semble pas bien clair chez les dirigeants qu’un changement d’attitudes est en train de prendre pied chez des Africains qui ne comptaient pas jusqu’à présent parmi les personnes arrêtées pour délit de mendicité sur la voie publique.

Tant que les personnes intéressées se rencontraient de temps en temps aux abords de l’imposante mosquée de Rome, on l’assimilait au prolongement d’une pratique religieuse curieuse, certes, mais pas inquiétante. La mendicité était jusqu’ici le fait de populations pauvres de l’Europe de l’Est, des Tziganes et des Roms en particulier. Mais voilà que depuis quelques mois, Nigérians, Érythréens et Somaliens deviennent des concurrents en adoptant cette pratique.

En l’absence d’une étude et d’une véritable enquête même de presse, ceux qui en parlent sont divisés. Il y a ceux qui évoquent un phénomène marginal qui finira par passer. Et il y a tous les autres qui estiment que dans les phénomènes sociaux, personne ne sait dire comment et quand s’arrêtera une pratique. Les Africains d’Italie étaient jusqu’ici connus pour occuper largement le secteur de la vente ambulante. Les Italiens les appelle « Vous-compra » que l'on peut traduire par « Toi, acheter ? ». Ils sont champions pour fourguer aux touristes et visiteurs de passage de la maroquinerie contrefaite de Naples, du faux artisanat importé du Sénégal et autres babioles à bas prix.