Smaïl Chergui : "il faut empêcher toute jonction entre Boko Haram et l’Etat islamique en Libye"

Lundi 16 Novembre 2015 - 15:00

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L’armée américaine a annoncé, le 14 novembre dernier, avoir tué le chef d'Etat islamique (EI) en Libye, l’Iraquien Abou Nabil, à l’issue d’un raid aérien. L’urgence, selon le Commissaire, pour la paix et la sécurité de l’Union africaine (UA), Smaïl Chergui, est d’empêcher toute jonction entre l’EI, en Afrique de l’ouest (ex-Boko Haram) et l’EI, en Libye.

Les récents attentats de Paris revendiqués par l’EI, ont provoqué de vives réactions au sein de la communauté internationale. Le continent africain abrite deux foyers où sont implantés les islamistes: d’abord en Libye, à la faveur du chaos auquel est livré le pays après la mort de Kadhafi, et ensuite l’ensemble du sahel jusqu’au Nord du Nigéria ainsi que le bassin du Lac Tchad. En mars dernier, la secte nigériane, ex-Boko Haram, a prêté allégeance à l’organisation de l’EI.

Pour Washington,  la mort de commandant de l’EI en Libye « va amoindrir les capacités de l’EI à atteindre ses objectifs en Libye, notamment le recrutement de nouveaux membres, l’établissement des bases dans ce pays et la planification d’attentats à l’extérieur, par exemple, contre les Etats-Unis » avant de préciser que le raid en Libye a été autorisé par la Maison Blanche bien avant les attaques à Paris et Saint-Denis.   

L’Organisation panafricaine, qui a organisé dernièrement un forum sur la sécurité et la paix en Afrique, a évoqué la nécessité d’harmoniser les différentes actions des organisations régionales et de la communauté internationale contre le phénomène. « A mon sens, Boko Haram constitue aujourd’hui la menace la plus sérieuse. Il faut assécher ses sources de financement et nous mobiliser pour empêcher toute jonction entre Boko Haram et l’Etat islamique en Libye. Nous concentrons nos efforts sur la Force mixte multinationale (Nigeria, Cameroun, Tchad, Niger et Bénin). Je viens d’ailleurs de faire affréter des nouveaux équipements de transmission pour faciliter la coordination entre les contingents. », a indiqué le commissaire pour la sécurité et la paix de l’UA, Smaïl Chergui.

Les dirigeants africains se sont engagés à prévenir des conflits armés en Afrique car, d’après Smaïl Chergui, sont à l’origine de l’implantation des groupes terroristes. « Nous avons démarré un processus d’identification des fragilités dans les pays avec des indicateurs permettant d’évaluer un risque de glissement vers un conflit. Nous travaillons sur le renforcement de système d’alerte précoce et il est aujourd’hui crucial de créer les mécanismes permettant d’anticiper et prévenir les conflits», a-t-il rassuré.  

Depuis début novembre, se tient en Afrique du Sud l’exercice Amani Africa II qui a réuni 6 000 soldats africains. Les cinq brigades régionales constituant la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises(Caric) sont opérationnelles, selon l’UA. Cette force africaine opérationnelle en attente et des brigades régionales peuvent intervenir dans un Etat sous quinze jours.

  

 

Fiacre Kombo

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