Ethiopie : des humanitaires sonnent l’alarme sur une grave menace de famine

Jeudi 10 Décembre 2015 - 11:15

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Un phénomène climatique appelé El Niño devrait souffler sur l’Afrique de l’est jusqu’au début 2016, avec de grandes inondations ou sècheresses. D’après l’ONU, environ 10 millions d’Éthiopiens risquent d'être touchés par la famine consécutive en lien à ces déreglements climatiques.   

Au début de la semaine, la corporation des agriculteurs du pays a lancé un appel à l'aide internationale, après plusieurs épisodes de grande sécheresse qui ont détruit quasiment toutes leurs récoltes et décimé leur bétail. Le pays fait face en ce moment au phénomène climatique très dangereux, El Niño provoquant des inondations ou sécheresses. Un récent rapport de l’ONU fait état d’une situation humanitaire plus inquiétante : le nombre de personnes exposées à la famine pourrait atteindre 32,1 millions. Cependant, s’alarme l’ONG Save The Children, parmi les populations les plus vulnérables, figurent les enfants, dont 400,000 en proie à une malnutrition aiguë.

A ce propos, les chefs de quatre agences ou programmes de l'ONU, notamment: le HCR, OCHA, PAM, UNICEF, ont lancé un cri d’alarme et demandé, le mercredi 9 décembre, un milliard de dollars aux bailleurs de fonds pour éviter une catastrophe. « Ceux qui se souviennent de l'Ethiopie dans les années 1980 auront peut-être une désagréable impression de déjà-vu. Le pays est à nouveau confronté à des conditions climatiques désastreuses : absence de pluies, des millions de personnes nécessitant une aide alimentaire et des enfants souffrant de grave malnutrition », ont écrit les coordonnateurs humanitaires dans une tribune adressée à la presse.

Depuis une décennie, Addis-Abeba a accéléré son moteur de développement avec des infrastructures modernes et des capacités de résilience remarquables. Ce n’est pas l’Ethiopie des années 80, ont reconnu les signataires de la tribune, mais « les faits sont cependant suffisamment effrayants », ont-ils insisté. La configuration des personnes exposées à la famine, a peut-être changé : le pays abrite un grand nombre de réfugiés en Afrique. Nombreux sont des humanitaires, s’inquiètant de voir que la crise qui s'annonce pousse les populations en particulier des agriculteurs, à se déplacer en quête de nourriture, d'eau et de pâturages.

Vers la fin du siècle dernier, l’Ethiopie a été secoué par de graves crises de famine provoquant la mort de plusieurs de milliers de personnes. Grâce aux actions des dirigeants politiques du pays et le concours de la communauté internationale, le pays s’est profondément construit. Ce qui reste inchangé, c'est son climat rude et imprévisible. « La clé d'un coup d'arrêt à la crise réside dans une alerte précoce, suivie d'une action décisive grâce notamment à des investissements dans les infrastructures, dans les routes… », ont suggéré les quatre organismes onusiens.

Fiacre Kombo

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