Journée internationale de la canne blanche : les aveugles de Pointe-Noire appellent au respect de cet instrument

Décrétée le 15 octobre 1980 par les Nations unies lors de la Décennie internationale de la personne handicapée, la Journée internationale de la canne blanche a été célébrée cette année sur le thème : « Vulgarisation de la canne blanche ».

La cérémonie a été célébrée dans la paroisse Saint-Jean-Bosco dans le troisième arrondissement, Tié-Tié. Dans son message, le président de la Fraternité chrétienne des aveugles du Congo (FCAC), Noël Makounga, a engagé la communauté congolaise à respecter toute personne avec une canne blanche et a lancé un cri du cœur aux autorités policières et civiles à les aider dans leur combat.

« Je demande à toute la communauté congolaise d’être sensible à toute personne qui se promène avec la canne : elle a toujours besoin du secours d’un voyant », a-t-il souligné, et de poursuivre : « J’aimerais que tous les non-voyants aient une canne mais les conditions ne leur permettent pas. Les autorités devraient prendre à cœur notre doléance pour faciliter la liberté de se mouvoir des aveugles. »

La canne blanche n’est pas une canne magique

Venue de Brazzaville pour participer à cette fête, la représentante de la FCAC, Thérèse Kamango, a indiqué que la canne blanche était l’œil du non-voyant. « La canne blanche est un instrument de mobilité et c’est elle qui nous oriente à découvrir les obstacles qui sont devant nous. Ce n’est pas une canne magique comme le pensent certaines personnes. C’est pourquoi nous interpellons la communauté tout entière, les institutions judiciaires, les automobilistes, les usagers de la route à donner les moyens de vulgariser cette canne blanche à Pointe-Noire et dans les autres départements. »

Cette journée a permis aux aveugles de s’exprimer à travers leur orchestre venu de Brazzaville, dont le pianiste, Sydney Massamouna, est également aveugle. Dans le premier titre, les deux chanteurs ont appelé les automobilistes et les voyants à respecter la canne blanche : « Toi, chauffeur, regarde cette canne, c’est le symbole du non-voyant, laisse-moi passer ! » Dans le deuxième intitulé Solution, ils ont sollicité l’aide de bienfaiteurs : « Perdre la vue n’est pas perdre la vie. Un cri d’alarme aux autorités, nous sommes capables d’entrer au studio et de composer des chansons éducatives, vous êtes notre solution. » Dans le dernier titre, ils ont rendu hommage à Louis Braille, créateur du système d'écriture tactile à points saillants, qui leur a redonné le sens de la vie sans la vue : « Avec l’écriture, nous avons des bacheliers, des magistrats, des journalistes. En vérité, nous vous le disons aujourd’hui, les aveugles sont comme les autres, ils ont une place dans la société. »

Le représentant du directeur des Affaires sociales a, quant à lui, félicité la FCAC qui œuvre inlassablement depuis des années en faveur des handicapés en général et des aveugles en particulier. Le gouvernement à besoin de l’apport des partenaires sociaux pour que cette dynamique soit poursuivie dans le temps et l’espace.