Processus électoral : l’élection des gouverneurs des nouvelles provinces fixée au 26 marsJeudi 11 Février 2016 - 16:44 Les élections des gouverneurs, au suffrage indirect, devraient être les premières à se tenir en RDC depuis la reconduction du président Joseph Kabila en novembre 2011. Le dernier développement lié au processus électoral concerne le lancement, le 10 février, par la Céni de l'avis d'appel d'offres international pour la fourniture du matériel nécessaire à la révision du fichier électoral hérité des élections de 2011. Le président de la centrale électorale a saisi cette opportunité pour présenter le calendrier relatif à l’élection des gouverneurs de nouvelles provinces issues du découpage territorial. C’est le 26 mars prochain qu’aura lieu cet exercice démocratique qui permettra aux nouvelles entités démembrées d’avoir à leur tête des gouverneurs élus par un scrutin indirect avec un corps électoral constitué des députés provinciaux élus en 2007 dont le mandat de cinq ans a largement expiré mis qui ont été contraints de rester en poste faute de la tenue de nouvelles élections. Pour la Céni, la voie est balisée pour l’organisation de ce scrutin qui, en principe, ne devrait poser aucun problème. Le dépôt des candidatures est déjà opérationnel depuis le 11 février et va durer dix jours pour surmonter la difficulté d’atteindre tous les coins reculés du pays. Tous les obstacles qui, jusque-là, entravaient l’organisation de ce scrutin ont été levés, à en croire le président de la Céni Corneille Nangaa. Sur le plan juridique, l’on notera que les règlements intérieurs des assemblées de nouvelles provinces préalablement rejetés au départ ont finalement été approuvés après amendements. Au plan financier, le gouvernement a pris l’option de décaisser les deux millions de dollars requis pour garantir la réussite de cette épreuve électorale. Éludant subtilement la question de légitimité de ces nouveaux gouverneurs censés être élus par des députés provinciaux réputés être fin mandat, les responsables de la Céni s’en remettent à la Cour suprême de justice tout en reconnaissant que la loi permet aux concernés de rester en place jusqu’à l’élection de leurs remplaçants. Cependant, une certaine opinion s’interroge néanmoins sur l’opportunité de l’élection des nouveaux gouverneurs lorsqu’on sait que les provinces issues du découpage territorial ont déjà à leur tête des commissaires spéciaux qui sont, encore à l’étude, pour concevoir des stratégies susceptibles de booster le développement de ces nouvelles entités. À peine nommés, ils seront contraints de céder la place aux nouveaux gouverneurs élus tout en sachant que les projections de la Céni peuvent toujours être remises en cause par les participants au dialogue de qui l’on attend la production d’un calendrier électoral consensuel. Au-delà, la perspective pour la tenue cette année 2016 de l’élection présidentielle et des législatives prévue, selon le délai constitutionnel, pour le 27 novembre, s’éloigne de plus en plus consacrant de fait le « glissement » tant redouté. La conséquence du chronogramme publié par la Céni quant à l’élection des gouverneurs est le report sine die de la présidentielle et des législatives, au regard des contraintes techniques en présence avec, à la clé, l’actualisation du fichier électoral pouvant prendre entre treize et seize mois, sans oublier l’enrôlement des électeurs, la commande des kits électoraux etc. Avec un processus électoral qui accuse déjà huit à neuf mois de retard, la Céni aura bien du mal à rattraper le temps perdu nonobstant la bonne volonté de ses animateurs. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Siège de la Céni Notification:Non |