Drame de Mpila : un anniversaire commémoré sous le signe de la méditation

Quatre ans après, alors que cette journée marque en 2016 l’ouverture de la campagne, les candidats de l’opposition ont préféré la placer sous le signe de la méditation. Aussi, ils ont déposé tour à tour la gerbe de fleur lors du recueillement, en présence des membres des familles éplorées, qui pour la plupart sont victimes de ce sinistre. « Le 4 mars est une date fatidique pour notre pays et j’ai trouvé indécent de commencer la campagne sans se souvenir de ce drame auquel j’associe les autres drames qui ont fait des victimes d’une mort violente et inattendue. Des consignes ont été données à ceux qui sont dans mes comités de soutien afin de consacrer cette journée à la méditation. Je viens d’entendre avec beaucoup d’émotion et d’indignation ce que les familles ressentent. En tant que candidat, cela me va droit au cœur. Je compatis sérieusement et du fond de mon cœur », a déclaré Jean Marie Michel Mokoko, avant de poursuivre « Ce qui est certain, c’est que si le peuple me fait confiance, je placerai au centre de mes préoccupations l’intérêt général ».

Et André Okombi Salissa d’ajouter : « L’opposition réelle a préféré célébrer cette journée en signe de méditation et de recueillement, parce que nous pensions que la date de l’ouverture de la campagne électorale ne pouvait pas correspondre à une journée aussi tragique que celle-ci. Pour nous, la campagne ne commence qu’à partir du 5 mars. Nous demandons à tous les congolais de se souvenir de cette journée triste pour notre nation ».

Le président du collectif des sinistrés du 4 mars, Joe Washington Ebina s’est pour sa part réjouit du fait que les quelques candidats ont respecté le mot d’ordre donné à l’ensemble de la classe politique pour honorer la mémoire des disparus. « Nous avons demandé aux candidats de ne pas lancer leur campagne présidentielle aujourd’hui pour se joindre à nous. Les leaders de l’opposition sont venus ici pour déposer la gerbe de fleur pour montrer leur compassion aux sinistrés, aux victimes du 4 mars. Nous les remercions pour cette compassion. C’est aussi une manière de dire que notre douleur est aussi celle de tous les Congolais. Les victimes du 4 mars ont grand besoin que leurs problèmes soient résolus », s’est-il réjouit, avant qu’un  membre dudit collectif lance un cri de cœur aux autorités compétentes : « Les victimes sont abandonnées à elles mêmes. À Mpila, nous vivons sous les tentes, dans les décombres. On ne veut pas reconstruire nos maisons. L’Etat ne veut rien savoir de notre problème ».

Pour rappel, il y a quatre ans jour pour jour qu’explosait le dépôt de munition de Mpila ayant coûté la vie à environ 300 morts, d’énormes dégâts matériels et des milliers de sans abri.