Centrafrique : des nouveaux affrontements intercommunautaires à Bambari

Au plus fort de la crise centrafricaine, la ville de Bambari a été l'objet de violences communautaires poussant de nombreux habitants à se réfugier dans les sites des déplacés protégés par les Casques bleus. Malgré la signature par les belligérants d’un pacte de non-agression quelques jours avant les élections générales, la situation restait tout de même tendue dans la ville. La ville est toujours coupée entre d’un camp les Chrétiens, et de l’autre les Musulmans.

D’après certaines sources citées dans la presse locale, au moins six personnes ont été tuées ces derniers jours par des hommes armés dans cette partie du pays. Il s’agit des premières violences signalées depuis l’élection du nouveau président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra. Ces affrontements ne sont directement liés à la situation politique à Bangui, a fait savoir une source gouvernementale. En début de semaine, deux musulmans seraient enlevés sur une route à une dizaine de kilomètres au sud de la ville par des hommes en armes. En représailles, des éléments de l’UPC, l'ex-Seleka locale attaque un groupe des Anti-balaka. Des accrochages se sont poursuivis durant toute la semaine.

Cette recrudescence de la violence est un premier baptême de feu pour le nouveau chef de l’Etat centrafricain, dont la réconciliation nationale constitue une priorité. Les agresseurs « auraient déjà encerclé totalement la ville de Bambari, installant leurs barrières sur l'ensemble des axes menant à ce chef-lieu de la préfecture de Ouaka, à l'exception de la route principale Bambari-Grimari menant à Bangui », selon un témoignage de Radio Ndèkèluka, ajoutant que la situation inquiète les populations, notamment les réelles motivations des agresseurs.