Rentrée parlementaire : une session de mars essentiellement politique

Mardi 15 Mars 2016 - 18:51

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L’adoption des lois essentielles censées débloquer l’impasse politique actuelle sera au menu des discussions avec, à la clé, le spectre du dialogue national inclusif qui va certainement hanter les esprits.

Les députés et sénateurs ont repris le 15 mars le chemin de l’hémicycle du Palais du peuple après trois mois de vacances. Le rituel traditionnel a été respecté avec les discours prononcés à l’ouverture des travaux par les présidents de deux chambres. Si à la chambre basse, le président Kengo wa Dondo a préféré axer son intervention sur les implications juridiques au regard de la situation politique actuelle, et ce, à la lumière de la Constitution du 18 février 2006, Aubin Minaku, quant à lui, s’est voulu plus pragmatique en scrutant les vrais enjeux de la présente session. Pour ce dernier, il n’est un secret pour personne que cette session sera éminemment politique dès lors qu’elle se tient dans un contexte préélectoral.

L’adoption des lois essentielles censées débloquer l’impasse politique actuelle sera au menu des discussions avec, à la clé, le spectre du dialogue national inclusif qui va certainement hanter les esprits. Il a invité ses pairs à prendre des décisions rationnelles au regard de l‘agenda politique qui sous-tend cette présente session. Il les a aussi exhortés à travailler de façon méthodique pour donner un peu plus de temps à l’examen des questions politiques majeures. Aubin Minaku tient à ce que le débat à la chambre basse puisse être républicain, quand bien même il devra toucher aux sujets qui fâchent. Il a appelé les élus du peuple à faire preuve de hauteur et d’un sens élevé de la patrie dans l’accomplissement de leur travail parlementaire en minimisant leurs divergences et appartenances politiques. Et Aubin Minaku de fustiger toute velléité de violence pouvant éventuellement germer dans la conscience des élus du peuple. Seule la recherche de la paix durable, a-t-il dit, devra être le leitmotiv de l’action parlementaire au cours de cette session. 

Aubin Minaku a, par ailleurs, exhorté ses pairs à plus de responsabilité dans l’examen et adoption des lois essentielles en rapport avec le processus électoral. Il s’agit principalement de la loi n° 004/028 de 2004 portant identification et enrôlement des électeurs et du projet de loi sur la répartition des sièges  aux élections provinciales et urbaines. Il a prié le gouvernement à faire diligence pour déposer lesdits projets de loi dans les délais requis afin de permettre leur examen en toute quiétude. D’autres projets de loi non moins importants sont également inscrits à l’ordre du jour de cette session ordinaire à l’instar du projet de loi portant statut des magistrats de carrière, du projet de loi portant organisation et fonctionnement des juridictions de l’ordre administratif, etc.

Quant à la problématique relative à l’adoption internationale des enfants congolais, le gouvernement entend régler cette question via le dépôt au Parlement d’un projet de loi modifiant et complétant la loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant. Des projets de lois en rapport avec la réforme du portefeuille de l’État en conformité avec les prescrits de l’Ohada ne sont pas en reste. S’agissant du contrôle parlementaire, la chambre basse n’entend plus faire des cadeaux aux membres du gouvernement et autres mandataires publics qui devront dorénavant répondre de leurs actes de gestion. Le speaker de la chambre basse a indiqué à cet effet qu’une grande partie de la session qui s’ouvre sera consacrée à l’évaluation du niveau d’exécution des recommandations formulées par l’Assemblée nationale aux membres du gouvernement et aux mandataires publics.

 

 

Alain Diasso

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