Libye : le chef du gouvernement non reconnu refuse de céder le pouvoir au cabinet d’union nationale

Dans un communiqué publié sur le site de son gouvernement, Khalifa Ghweil a menacé de « poursuites quiconque travaillerait avec le Conseil présidentiel » du gouvernement d’union nationale soutenu par l’ONU et dirigé par Fayez al-Sarraj. « Compte tenu des exigences d’intérêt public et des circonstances exceptionnelles actuelles dans le pays (...) il vous est demandé de continuer votre mission conformément aux lois en vigueur » a-t-il lancé à l’endroit de ses partisans.

Pourtant mardi, un communiqué du gouvernement de salut national -  non reconnu, basé à Tripoli, - annonçait que son chef avait « cessé d’exercer les fonctions exécutives, présidentielles et ministérielles au vu des développements politiques » dans la capitale libyenne, « par la volonté de mettre fin à l’effusion de sang et éviter la partition du pays ».

Depuis son installation  à Tripoli, le gouvernement d’union  a engrangé d’importants ralliements, dont celui de la Banque centrale, de la compagnie pétrolière et de plusieurs villes libyennes. Fort de ce cela, il a ordonné à toutes les institutions d’utiliser son logo et d’obtenir son feu vert pour leurs dépenses, malgré la décision des autorités non reconnues de Tripoli de ne pas lui céder le pouvoir.

Dans cette même optique, et pour renforcer son pouvoir, le gouvernement d’union a ordonné à la Banque centrale de geler tous les comptes appartenant à des ministères et des institutions publiques qu’elles soient des précédents gouvernements de Tobrouk ou de Tripoli. C’est dire que désormais, toute dépense ne pourra être engagée qu’avec le feu vert du gouvernement d’union. Ce qui n’empêche nullement que les salaires des fonctionnaires soient payés normalement comme par le passé.