![]() Marche de l’opposition : altercation entre policiers et manifestantsJeudi 26 Mai 2016 - 16:49 Les forces de l’ordre ont dispersé le 26 mai, dans la mi-journée, la marche initiée par l’opposition après que le cortège s'est écarté de l'itinéraire autorisé par l’autorité urbaine.
C’est sur l’avenue de l’enseignement que devrait partir la marche. Les policiers qui avaient reçu l’ordre d’encadrer les manifestants se tenaient à une certaine distance lorsque le go a été donné. À en croire des témoins, les manifestants (près de cinq mille au départ de la marche) s’étaient scindés en deux groupes empruntant des itinéraires différents. Les opposants Vital Kamerhe, Martin Fayulu et Joseph Olenghankoy qui pilotaient le premier groupe ont contourné l’itinéraire pourtant fixé de commun accord avec l’Hôtel de ville en prenant la direction de l’avenue de la Libération (ex-24 Novembre) en transitant par le boulevard Triomphal. L’autre groupe conduit par Gabriel Mokia, Gilbert Kiakwama et Beltchika a mis le cap sur l’avenue des Huileries, l’itinéraire officiellement avalisé par le gouvernement provincial. Après près d’une heure et demie de marche pendant laquelle les manifestants s’étaient livrés à toute sorte d’excès, instruction sera vite donnée de les disperser pour non-respect de l’itinéraire. Pour le colonel Pierre Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la Police nationale congolaise cité par l’AFP, dans pareil cas, il n’y a aucune négociation à faire, il faut disperser les manifestants. Ce qui a été fait alors que la police qui avait été instruite à encadrer les marcheurs, s’était jusque-là plutôt bien acquitté de sa tâche. Les éléments de la police qui avaient pris position au niveau du croisement des avenues Mont des arts et Libération ont empêché les manifestants à poursuivre leur itinérance. Il s’en est suivi une vive altercation qui a vite dégénéré. Pris pour cible par des manifestants hystériques qui tenaient à en découdre avec eux à coup de projectiles, les policiers ont du riposter énergiquement en larguant des gaz lacrymogènes, à en croire des témoins. Certaines langues affirment avoir entendu des crépitements des balles. Il s’en est suivi une débandade qui a mis sens dessus dessous la commune de Lingwala où les habitants sont restés terrés chez eux. Même tableau ou presque sur l’avenue des Huileries où le deuxième groupe des manifestants a du rebrousser chemin, la police ayant quadrillé toutes les voies secondaires menant vers le terrain Mama Yemo, point de chute de la manifestation. Là aussi, la violence des forces de l’ordre a été stigmatisée. Aucun mort n’a été enregistré lors de ces échauffourées si ce n’est quelques blessés, apprend-on. Entre-temps, au centre-ville de Kinshasa, la vie a tourné au ralenti toute la journée, la plupart des boutiques et magasins n’ayant pas ouvert. Le centre des affaires avait affiché des airs de week-end avec un trafic qui n’était pas de grand jour. Mêmement pour certains services quasi désertés par les travailleurs dont la plupart sont restés à la maison. La paralysie a été aussi constatée au marché central où les acheteurs se faisaient désirer. Des établissements scolaires situés dans les communes attenantes attendaient désespérément les enfants gardés par leurs parents à la maison, question de parer à toute éventualité. C’est seulement en fin de journée que la vie a semblé reprendre son cours normal au nord de Kinshasa paralysé, juste le temps d’une marche. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Des manifestants Notification:Non |