Insécurité au Nord-Kivu : la situation de Beni portée devant la CPI

Samedi 4 Juin 2016 - 16:21

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Une délégation du Front Citoyen 2016 et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) vient de séjourner à La Haye pour alerter la Cour pénale internationale (CPI) sur l’insécurité récurrente qui sévit dans le territoire de Beni au Nord-Kivu sur fond des tueries des populations civiles.

Le dossier des massacres de Beni, territoire du Nord-Kivu, vient d’être relancé à la faveur du plaidoyer que mènent présentement deux délégués du Front citoyen et de la FIDH à la Haye. Floribert Anzuluni et Paul Nsapu, respectivement  coordonnateur et secrétaire général de deux structures précitées ont, en effet, été mandatés pour mener un lobbying à la CPI afin que cette dernière se saisisse du dossier Beni et ouvre des enquêtes préliminaires en rapport avec les tueries ayant récemment endeuillé cette partie de la RDC. Déjà le 1er juin, les deux délégués du Front citoyen et du FIDH ont été reçus en audience par la procureure Fatou Bensouda.

L’occasion leur a été donnée d’expliciter le sens de leur démarche et, surtout, de motiver leur action. Ce qui a été fait. Pour les deux personnalités, la CPI ne doit plus tergiverser. Il y a urgence, pour elle, d’investiguer pour faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé à Beni et ses environs où depuis octobre 2014, quelques six-cents personnes ont été assassinées à l’arme blanche. Cette action se situe dans le prolongement d’une cyber-pétition lancée il y a près d’une année demandant à la CPI et à l’ONU d’ouvrir une enquête internationale sur les dernières tueries de Beni, Lubero et des environs.

Pour l’heure, le Front citoyen et le FIDH sont à l‘étape du montage du dossier en réunissant tous les éléments de preuve requis en attendant la réponse de la CPI à leur requête. La finalité de la démarche, indique-t-on, c’est de faire en sorte que les auteurs et les commanditaires de ces tueries soient déférés devant cette haute juridiction internationale.

Rappelons qu’une enquête de l’ONU sur ce dossier avait déjà fait état de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises par la rébellion musulmane ougandaise des Forces démocratiques alliées  sur les civils, y compris des femmes et des enfants. C’était lors des attaques de villages à l’est de la RDC, principalement dans le Nord-Kivu et en partie dans la province de l’Ituri. Les faits s’étaient déroulés entre le 28 février et le 22 mai 2016. D’après cette source, au moins 76 civils ont été tués dont dix enfants, vingt-neuf femmes dont quatre étaient enceintes, huit blessés dont quatre enfants et au moins dix-sept personnes enlevées parmi lesquelles douze enfants.

Alain Diasso

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