Motion de censure : Matata Ponyo de nouveau sur la sellette

Jeudi 16 Juin 2016 - 18:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Quatre-vingt-six signatures sont déjà collectées sur les cent vingt-cinq prévues par le règlement d’ordre intérieur de la Chambre basse du Parlement.

Alors qu’il y a peu de temps, soit au mois d’avril, il venait de répondre à une question orale avec débat initiée par le député, Crispin Mbindule, en rapport avec l’évaluation du niveau d’exécution du programme quinquennal de l’exécutif national, le Premier ministre, Matata Ponyo, est déjà sous la menace d’une motion de censure en gestation. L’auteur n’est autre que son pourfendeur d’hier, le député national, Crispin Mbindule qui, visiblement, n’a pas digéré les explications fournies par le Premier ministre en rapport avec les préoccupations soulevées dans sa question orale. Pour lui, aucune explication du Premier ministre ne tient la route et par conséquent, son bilan à la tête du gouvernement, ces quatre dernières années, s’est avéré un véritable gâchis pour le pays. Et pourtant, l’incriminé, dans sa réponse, s’était vanté notamment des améliorations enregistrées dans le secteur non agricole où, selon lui, le taux d’emplois est passé de 36,1% à 43,5% entre 2005 et 2012, soit une hausse de 7%.

Appliquant le règlement d’ordre intérieur de la Chambre basse, qui lui offre la possibilité de commuer sa question orale en une motion de censure, le député, Crispin Mbindule, ne s’est pas fait prier pour passer à l’acte. Clôturant la procédure d’interpellation du Premier ministre, il avait annoncé une motion de méfiance contre Matata Ponyo. Ce qui fut fait. Les députés anti-Matata, tant de la majorité que de l’opposition, ont sauté sur l’occasion pour en découdre avec un Premier ministre, dont le discours pompeux basé sur la stabilité du cadre macroéconomique ne cadre plus avec la réalité des faits sur terrain. A la clôture de la session parlementaire ordinaire de mars, intervenue ce 15 juin 2016, ladite motion avait déjà recueillie un minimum de 86 signatures, apprend-on. Elle pourrait être relancée à la session de septembre prochain avec possibilité d’être inscrite dans l’ordre du jour des travaux, si jamais le nombre des signatures réglementaires avait atteint (soit 125 signatures).

« C’est un problème de tous les députés et de la population que les élus représentent. Je ne m’acharne pas contre la personne de Matata, je suis contre la façon de gérer la chose publique dans notre pays parce que la population souffre », n’arrête de marteler l’initiateur de la motion. Ce dernier entend aller jusqu’au bout de sa requête en précipitant, pourquoi pas, la chute du Premier ministre dont la gestion opaque de la chose publique parait ne plus répondre aux attentes. Au-delà, sa motion de censure met également une emphase particulière sur la persistance du drame des massacres et kidnappings, dont souffrent les populations congolaises vivant à Lubero, Butembo, Beni, Mambasa et Irumu.

Reste à savoir si cette motion de censure, la énième du genre, initiée contre Matata Ponyo passera ou si elle ne va pas arpenter la voie de l’oubli, à l’instar des initiatives similaires élaborées par le passé. Dossier à suivre.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Matata Ponyo à la tribune de l'Assemblée nationale

Notification: 

Non