Le pape viendra de nouveau en Afrique l’an prochain

Samedi 1 Octobre 2016 - 15:09

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La diplomatie vaticane prend bien soin de ne pas donner le nom du pays africain que le pape va visiter en 2017, mais les spéculations vont bon train.

C’est en novembre dernier que le pape François a visité l’Afrique. Jamais auparavant, ni quand il était archevêque de Buenos Aires (Argentine), ni depuis qu’il a été élu chef de l’Eglise catholique, en mars 2013, il n’avait mis le pied sur le continent noir. Mais cette lacune, il semble que le Souverain pontife veuille la combler avec des bouchées visiblement doubles. Déjà en novembre, sa première tournée l’avait conduit dans trois pays : deux anglophones (Kenya et Ouganda) et un francophone, la République Centrafricaine.

Alors, va-t-il choisir de se rendre de nouveau dans un pays francophone l’an prochain pour « égaliser » les visites pastorales ? D’aucuns le pensent au Vatican où, à voix basse, on murmure que ce pays pourrait être la Côte d’Ivoire. Tout se prêterait à un tel choix : pays de grande prospérité chrétienne à la confluence des mondes musulmans et chrétiens, la Côte d’Ivoire est aussi le pays où un président défunt, M. Félix Houphouët Boigny, a laissé un patrimoine inestimable pour l’Eglise catholique : la basilique Notre-Dame de la paix de Yamoussoukro.

Cette réplique fidèle de la basilique Saint Pierre de Rome accueille chaque année des millions de fidèles provenant de toute la sous-région d’Afrique de l’ouest. Une sous-région, par ailleurs, traversée par les convulsions du moment, entre les assauts contre la chrétienté du groupe islamiste nigérian Boko Haram qui prend en étau jusqu’à des pays comme le Cameroun, le Tchad et le Niger en plus du Nigéria lui-même. Et le djihadisme y a fait une percée sanglante, avec des attentats au nord-Mali, au Burkina Faso mais aussi en Côte d’Ivoire même, un dimanche de mars – le jour où les chrétiens commémoraient le 3è anniversaire du pontificat de l’actuel pape !

Il y a donc bien des raisons pour que le choix tombe sur un pays francophone, et peut-être d’Afrique de l’Ouest. Mais il y a autant de raisons, objectent d’autres spéculateurs, pour que le pape choisisse suivant ses propres critères. Bénin, Burkina Faso, Niger ou Sénégal auraient autant de bonnes raisons à faire valoir pour accueillir un chef de l’Eglise catholique qui a fondé son discours et son action sur le dialogue interreligieux, la paix et la réconciliation. Ces pays, à la lisière du Sahel, vivent une incertitude qui peut se traduire à tout instant en rupture des équilibres ethniques et religieux. Le genre de situations où le pape aime à aller semer sa parole de paix !

Pour l’heure, la seule certitude est que le pape n’ira pas dans son pays, l’Argentine. Il l’a annoncé lui-même à ses compatriotes jeudi dernier, en même temps qu’il laissait entendre que les voyages déjà conclus concernaient d’autres pays ou continents. En Colombie, on a indiqué de manière officielle que le pape François est attendu à Bogota (« au premier trimestre de 2017 ») pour aller encourager un processus de paix engagé avec l’aide de l’Eglise. Et c’est lui-même, le pape, qui a laissé entendre que l’Afrique figurait aussi dans son agenda de 2017.

Lucien Mpama

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