Changement climatique : les HFC remis en cause

Dimanche 23 Octobre 2016 - 17:51

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Les représentants des 197 pays ont avalisé à Kigali au Rwanda l’accord de réduction des gaz hydrofluorocarbures (HFC), que l’on trouve dans les réfrigérateurs et les climatiseurs. Un accord historique pour lutter contre les pires gaz à effet de serre.

Les HFC sont de redoutables gaz à effet de serre (GES), présents dans certains aérosols, dans les systèmes de réfrigération ou pour la fabrication de mousses isolantes. Ils ont commencé à être utilisés dans les années 1990 en remplacement des CFC (chlorofluorocarbures), principaux responsables de la destruction de la couche d’ozone qui nous protège des rayons ultraviolets du soleil.

Les HFC se sont, à leur tour, révélés désastreux pour le climat. En moyenne, une seule de ces molécules a un effet 3 000 fois plus important qu’une molécule de dioxyde de carbone. Et ce sont celles dont l’usage augmente le plus vite. Leur taux de croissance est évalué entre 10 et 15% par an, selon l’Oak Ridge National Laboratory du Department of Energy américain. Des solutions de rechange aux HFC existent pourtant déjà, sous forme d’hydrocarbures, de dioxyde de carbone, d’ammoniac, d’eau ou d’hydrofluoroléfines (HFO).

Un calendrier en vue de l’élimination progressive des hydrofluorocarbures (HFC), des gaz extrêmement nocifs pour le climat, vient d’être élaboré. Juridiquement contraignant, l’accord est une avancée majeure dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le financement de la transition, dont le total est estimé à plusieurs milliards de dollars à l’échelle mondiale, fera l’objet de nouvelles discussions fin 2017.

Avec le pacte de Paris, la communauté internationale s’est engagée à agir pour contenir la hausse de la température globale « bien en deçà de 2°C » par rapport au niveau préindustriel et à « poursuivre les efforts » pour la limiter à 1,5°C. Or, l’élimination des HFC pourrait réduire de 0,5°C le réchauffement mondial d’ici à 2100, selon une étude publiée en 2015 par l’Institute for Governance and Sustainable Development (IGSD), un groupe de réflexion. À l’horizon 2030, elle permettrait d’éviter jusqu’à 1,7 gigatonne d’équivalent CO2 par an, soit les émissions annuelles du Japon.

Avec l’accord adopté le 15 octobre, les pays riches sont appelés à agir plus vite que les pays en voie de développement. Le calendrier adopté prévoit qu’un premier groupe de pays, ceux dits « développés », réduise sa consommation de HFC de 10% d’ici à 2019 par rapport aux niveaux de 2011-2013, ce chiffre devant passer à 85% d’ici à 2036.

Un deuxième groupe de pays « en voie de développement », dont la Chine et les pays africains, s’est engagé à entamer la transition en 2024. Une réduction de 10% par rapport aux niveaux de 2020-2022 devra être atteinte pour 2029, cette réduction devant atteindre 80% d’ici à 2045. Un troisième groupe de pays également « en voie de développement » incluant l’Inde, le Pakistan, l’Iran, l’Irak et les pays du Golfe s’est, pour sa part, engagé à commencer le gel en 2028, une diminution de 10% par rapport à la période 2024-2026 devant être atteinte pour 2032, puis de 85% pour 2047. L’accord de Kigali donne ainsi un signal positif à quelques semaines de la prochaine grande conférence annuelle sur le climat (COP22), prévue à Marrakech au Maroc.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Des appareils électroménagers hors service ( crédits photo DR) Photo 2: HFC, crédits photo DR

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