Pointe-Noire : les femmes de Mvou-Mvou réfléchissent sur leur responsabilité dans la vie quotidienne

L’activité, placée sous l’égide de Bisso Bakonga, secrétaire générale de la municipalité de Pointe-Noire, s’est déroulée dans la salle de mariage dudit arrondissement. Évoquant les raisons qui l’ont conduite à organiser cette rencontre, Lauréate Mbéri Bigny a expliqué : « Nous sommes au mois de mars et nous avons voulu échanger avec les femmes afin qu'elles reprennent leur rôle en main. Aujourd’hui, on parle d'égalité et les femmes occupent des postes à responsabilité importante. Mais l'égalité ne concerne pas que le côté administratif, il faut aussi voir le côté social, voir l'éducation et l'amour que nous devons apporter à nos enfants, à nos maris et à notre entourage. »

La rencontre a mobilisé plus de deux cents femmes, y compris celles des communautés étrangères, venues de tous les quartiers. Pendant presque une journée, elles ont pu réfléchir et échanger sur la responsabilité de la femme dans la vie quotidienne. Plusieurs sous-thèmes ont été présentés portant sur la santé, l’enseignement, la petite enfance, l’hygiène des ménages, les agressions sexuelles, physiques et morales, les problèmes de sécurité à Mvou-Mvou et bien d'autres aspects.

Les échanges ont tourné autour de la tenue du foyer et surtout de l’éducation des enfants qui vont diriger le pays demain, d’autant que cette année a été décrétée Année de l’éducation de base. Ils ont permis aux femmes, particulièrement celles de la communauté ouest-africaine qui ont peu l’occasion de s’exprimer, de faire état de leurs préoccupations et de participer aux débats. Plusieurs suggestions ont été faites en vue d’encourager les enfants à aller à l'école, de faire fonctionner l’école, de leur permettre de bénéficier d’un bon encadrement et d'obtenir de bonnes notes. Il s'agit, entre autres : de renouveler le personnel enseignant actuellement vieillissant, de donner à manger aux enfants avant le départ à l’école (un des moyens pour combattre l’école buissonnière), d’interdire le commerce en classe, de lutter contre l’achat des notes…

Pour Lauréate Mbéri Bigny, la femme congolaise doit chasser la lassitude qui la caractérise depuis un certain temps, elle doit se lever et reprendre son rôle dans le foyer et dans la société.

« La femme est le socle de toute chose, même celui de la paix. Si elle cesse de l'être, si elle abandonne son rôle, rien ne peut se faire dans la société. Si elle ne prend pas conscience de son rôle, de la force que Dieu lui a donnée pour pouvoir apporter la paix, l'amour et la sérénité dans un pays, cela veut dire que nous ne pouvons pas évoluer ni atteindre ce que nous voulons, c'est-à-dire l'égalité », a-t-elle souligné. La femme doit donc reprendre à bras-le-corps son rôle d’éducatrice et veiller sur l’avenir des enfants, car, comme l’a dit Madame Diallo de la communauté ouest-africaine pendant les échanges : « Un enfant bien éduqué est une richesse pour les parents, pour la famille. » Ses propos ont été soutenus par Bisso Bakonga qui a, par ailleurs, salué et encouragé cette initiative. « C’est une bonne chose que les femmes aient décidé de réfléchir sur ce qui a trait à l’éducation des enfants et le foyer. En outre, nous ne devons pas oublier que le meilleur héritage qu’on laisse à un enfant, c’est l’éducation », a-t-elle rappelé.

Lauréate Mbéri Bigny a encouragé les femmes à voter et ne plus se rester derrière les hommes. « La femme est elle même la cause de ses malheurs. Elle a tendance à rester derrière pendant que l'homme avance. Si aujourd'hui elle prend conscience qu'elle peut être dans les institutions, qu’elle se lève et qu’elle cherche à savoir comment faire ! », a-t-elle lancé.

La journée porte ouverte de Mvou-Mvou s’est déroulée en présence d’Anne-Marie Mampouya Nkouka et de Madeleine Paka Zoulouka, respectivement directrice départementale de la Promotion de la femme et directrice départementale de l’Intégration de la femme au développement de Pointe-Noire.