8 mars : rendre à la femme sa dignité au travers des droits humainsJeudi 6 Mars 2025 - 23:11 Sujet d'actualité de premier plan, le 8 mars suscite depuis plusieurs années tous les égards, tous les intérêts mais aussi toutes les passions. En effet, la lutte pour la revendication des droits des femmes et leur obtention progressive a profondément nourri le courant du féminisme, qui comme bien des termes en " isme " révèle un certain extrémisme qui tend à faire perdre de vue les motivations profondes de cette lutte légitime.
Pourtant, et depuis toujours, à travers les sociétés, son rôle s'est avéré essentiel dans l'économie, les religions, les sciences, la culture, mais aussi la protection et la défense de plusieurs civilisations. Elle a conservé une image en second plan et le narratif selon lequel la femme représente le sexe faible est encore celui qui domine dans la pensée collective. La domination de l'homme sur la femme a été sans commune mesure et les mauvais traitements qui en découlaient ont mené vers un déséquilibre profond que les femmes ont, naturellement, tendu à rééquilibrer par une émancipation à tous prix et sans condition aucune. Sont-elles ainsi devenues égales de l'homme, traitées de façon égalitaire avec des conditions ne serait-ce que physiques, naturelles, qui étaient bien loin d'être identiques? À tout Seigneur, tout honneur, les hommes ont pris les femmes au mot et tendent à les traiter en hommes là où elles ne peuvent l'être, se satisfaisant ainsi de les voir en quelque sorte être prises à leur propre jeu. Ainsi, quand une femme aujourd'hui décide de prendre sa vie en main, elle est de facto mise au défi d'y arriver seule. Ce qui n'est pas possible pour personne. Même pas pour un homme. Il est de pensée collective de croire, et c'est faux de le penser, que les femmes entreprennent pour se faire égales des hommes sinon supérieures à eux. L'on pense que leur aspiration à l'émancipation est un affront à la figure masculine à laquelle elles sont, selon certains des principes religieux et traditionnels, soumises par l'entremise de la figure du père, ou du mari à qui est transmis le relai des soins et de la protection lors de l'alliance du mariage et à qui elles doivent alors respect et obéissance, presque aveugle. La femme est donc littéralement perçue comme étant un être à soigner, à l'égal d'un enfant, et qui soigne à son tour les enfants nés de l'union, présentée comme un honneur au sein des communautés. Cependant, la société est globalement faite de 50% de femmes, voire plus. Des femmes passives dans un foyer, réduites à un rôle nourricier et reproductif, c'est à peu près la moitié de forces vives d'une nation, une force qui est sous-exploitée ou négligée. Or dans toutes les nations, en Afrique et dans le monde, plus encore en Afrique de l'Ouest, la femme est un moteur important de l'économie que ce soit dans l'économie tertiaire, secondaire ou de premier plan. Les responsabilités qui lui incombent de tenir un foyer et de prendre soin de son mari ainsi que de ses enfants prouvent ainsi ses capacités multipotentielles, multitâches qui fascinent tant ces messieurs. Mais une réalité est vraie, aucune femme ne peut être performante sans un système de soutien. Comme n'importe quel décideur ou n'importe quel entrepreneur, elles ont besoin d'être formées, conseillées, instruites, guidées, aiguillonnées, soutenues soit par un mentor, soit par un époux, ou encore par un cercle d'amis ou d'experts. Personne ne se fait seul et derrière la réussite d'une figure emblématique se cache souvent la réussite d'un réseau de soutien, d'une famille, d'un certain milieu. Leur profession ou leur mission se révèle, dans les plus belles histoires, être une vocation qui n'a plus besoin d'être justifiée que celle d'un homme. Les vocations ont trait à l'esprit plus qu'à un simple caprice social ou individuel. Elles ont un ancrage profond et nécessitent une assise profonde qui vient de divers horizons. Une femme qui a une mission n'est pas un homme transformé en femme. C'est une femme qui a une vision et la vision fait partie du domaine de l'esprit. Et si l'on est bien d'accord que nul ne connaît le sexe des anges, sans doute que les vocations n'ont pas de sexe non plus. Le féminisme ne devrait pas être une source de défis et de challenges constants, d'une tension constante, entre les hommes et les femmes mais revenir à sa motivation première, rendre à la femme sa dignité au travers des droits humains qui lui reviennent. Le féminisme ne devrait alors n'être simplement que la version féminine des droits humains. La femme ne devrait en cela rien perdre de sa douceur et des vertus qui lui sont foncièrement rattachées. Elles font sa force. Et parce qu'elle ne peut se faire seule, elle devrait ne jamais percevoir en l'homme un ennemi déguisé mais un partenaire, un co-équipier important à son édification personnelle puis à l'accomplissement de sa mission. Princilia Pérès Légendes et crédits photo :Illustration Notification:Non |