Affaire du 16 décembre : Audrey Miéré reconnaît avoir fabriqué des cocktails Molotov

Lundi 4 Août 2014 - 19:11

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le garde de corps de Marcel Ntsourou a reconnu devant la barre, le 4 août, qu’il était le concepteur des armes incendiaires artisanales dont le composant principal est une bouteille en verre et remplie, en partie, d'un liquide inflammable. Il s'agit habituellement de l'essence ou de l'alcool. C'est ce genre d'armes incendiaires qu'on aurait trouvées au domicile de son chef

Premier à comparaître lors de l’audience de ce lundi, Audrey Miéré est un agent des Forces armées congolaises (FAC) détaché officiellement auprès de l’ancien secrétaire général adjoint du Conseil national de sécurité, Marcel Ntsourou. Comme la plupart des accusés, il a nié les charges qui pèsent sur lui et n'a reconnu qu'une chose : avoir fabriqué huit bouteilles incendiaires trouvées au domicile de Marcel Ntsourou, le 16 décembre, après l'affrontement qui les a opposés aux éléments de la Force publique.  Audrey Miéré a reconnu avoir fabriqué ces armes en un temps record, soit environ trois heures après s’être rendu compte que leur vie était en danger suite au dispositif impressionnant mis en place par la Force publique dès le 15 décembre 2013. « Sur les huit bouteilles que j’ai fabriquées, deux seulement étaient susceptibles d’exploser. C’était tout juste pour intimider l’armée qui nous avait empêchés de sortir avec mon chef. Nous n’avons pas résisté mais nous nous sommes défendus, en légitime défense. Je tirais les balles en l’air jusqu’à ce que j’ai retrouvé mon chef », a-t-il expliqué, précisant qu’il n’avait jamais reçu une note mettant un terme à son détachement. 

Ce jeune militaire de la classe 1998 avait été aussi arrêté dans le cadre de l’affaire de 4-mars 2012. 

Kevin Bakouelassa ignore les motifs de son arrestation

Il est 12h 46, lors que le premier président de la Cour d’appel de Brazzaville, Christian Oba, demande à  Kevin Bakouelassa de passer devant la barre pour faire sa déposition. On retiendra qu' il a été arrêté le 7 décembre 2013 à son domicile à Kinsoundi, dans le premier arrondissement de Brazzaville, Makélékélé. Kévin Bakouelassa, qui a dit être commerçant, ignore les motifs de sa détention. Lorsqu’on lui demande, par exemple, pourquoi il se trouvait en prison, il renvoie la balle du côté du ministère public. « Je ne connais pas le colonel Marcel Ntsourou ni son domicile. Demandez au procureur de la République qui m’a placé à la Maison d’arrêt puisque les 15 et 16 décembre j’étais détenu à la direction générale de la surveillance du territoire après avoir passé quelques jours au commissariat central », a indiqué Kevin Bakouelassa.

Suite aux questions de la partie civile et du procureur général près la Cour d’appel de Brazzaville, Théophile Mbitsi, il s’est avéré que Kévin Bakouelassa est un ami de Kévin Wamba « Omporio », ancien ninja, qui avait trouvé refuge chez l’ex-colonel Marcel Ntsourou après avoir été recherché par la police. « Ce n’est pas normal, je souffre pour une affaire que je ne connais pas. Avec Wamba, on était des amis depuis 1992-1993. Il s’agit d’une confusion de gens comme cela m’avait été signifié au commissariat central lors de mon arrestation », a-t-il déclaré en lingala.

Le troisième accusé auditionné était Baudelaire Ngokana, sergent des FAC depuis 2006. Évoluant à la zone militaire de défense n° 2, Dolisie, dans le département du Niari, ce neveu de Marcel Ntsourou avait été arrêté le 16 décembre au domicile de l’ex-colonel. Selon ses explications, il est arrivé à Brazzaville le 14 décembre en provenance de Lagué où il était au chevet de sa mère malade. « Je suis arrivé au domicile de mon oncle le 15 décembre pour lui demander de payer le billet pour que je me rende à Dolisie. Mais la force publique m’a interdit de sortir. Je ne peux pas qualifier ce qui s’était passé puisque c’était grave. Le but était de détruire complètement le domicile de Marcel Ntsourou en écrasant ceux qui s’y trouvaient », a-t-il souligné, remettant en cause les procès-verbaux signés.

 

 

 

 

Parfait Wilfried Douniama