Après la débâcle du M23 : Joseph Kabila au contact des populations meurtries de l’Est

Après la débâcle du M23 au terme de la campagne militaire menée tambour battant par les FARDC appuyée par la bridage spéciale d’intervention de la Monusco, Joseph Kabila a décidé d’aller réconforter les populations de l’Est du pays en leur apportant le message de paix dont elles ont besoin par ces temps qui courent. Un message cristallisé autour de l’impératif de rétablir l’autorité de l’État par la force s’il en faut. Dans une conférence de presse de clôture de son séjour en Province Orientale animée ce mardi 26 novembre, Joseph Kabila a fait part de la détermination de l’autorité publique à faire sentir la puissance étatique dans les territoires jadis sous contrôle du M23.

Le sort réservé aux groupes armés encore actifs dans les territoires de Mambasa et d’Irumu parmi lesquels la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) de Cobra Matata, est désormais scellé. Cette milice armée est appelée à déposer les armes à défaut de s’exposer à une opération de désarmement forcé. Et pour montrer sa détermination à en finir avec cette horde des inciviques, le chef de l’État s’est rendu dans la ville de Bunia (district de l’Ituri) le dimanche 24 novembre en partant de Kisangani après avoir ravalé près de 700 kilomètres de route. Le cortège présidentiel a même foncé jusqu’à atteindre la localité de Lagabo, à une trentaine de kilomètres au Sud de Bunia. Là, Joseph Kabila a tenu à rencontrer les déplacés ayant fui les exactions des FRPI dans la chefferie de Walendu Bindi. Son message était celui de réconfort vis-à-vis d’une population exaspérée par des années de souffrance et qui a perdu goût à la vie. Le chef de l’État a sollicité le concours de la population de l’Ituri dans la traque de ce groupe armé en vue de son anéantissement.  

Accélérer la modernisation de la province 

Au cours de son point de presse, Joseph Kabila a également rassuré la population de la Province Orientale sur les efforts de modernisation amorcés par le gouvernement à travers les différents chantiers ouverts. L’asphaltage des routes de Bunia et la réhabilitation de la Route nationale numéro 4 reliant Bunia à Kisangani n’est plus une simple vue de l’esprit, mais bien une réalité vivante. Il en est de même de l’asphaltage de la principale artère de Bunia dont les travaux ont démarré depuis plus d’une semaine sous la houlette de l’entreprise Ingénierie et Innovation. Tous ces travaux de voirie à effectuer du reste progressivement arriveront à leur fin, a tenu à rassurer Joseph Kabila. Plusieurs projets de réhabilitation des routes ont déjà trouvé des financements nécessaires, a-t-il révélé.

L’intérêt pour la voirie n’occulte cependant pas d’autres problèmes spécifiques qui se posent dans la province. À peine a-t-il posé ses pieds le vendredi 22 novembre à Kisangani, le chef de l’État avait vite convoqué les animateurs des institutions provinciales pour s’enquérir des problèmes qui entravent le développement de cette partie du pays. De la séance de travail qu’il a eue avec les membres du bureau de l’Assemblée provinciale à laquelle avait pris part le gouverneur de province, Jean Bamanisa Saidi, il ressort que les problèmes sécuritaire, économique et social auxquels fait face la province ont été portés à son intention. Le retour de la paix et la sécurité dans les districts de l’Ituri et du Bas-Uélé où des groupes armés locaux et étrangers sèment la désolation fait partie des désidératas des députés provinciaux qui ont reçu de Joseph Kabila, des assurances.

Après Bunia, Joseph Kabila a repris son bâton de pèlerin pour Beni au Nord-Kivu, prochaine étape de sa tournée. Une étape décisive lorsqu’on sait que le cortège présidentiel pourra sillonner des zones de tension où fulminent quelques résidus des groupes armés ainsi que des milices toujours imprévisibles.