Arabie saoudite-Iran : la Chine confiante en la volonté des deux pays de tenir leurs engagements

C'est un bel exploit pour la diplomatie chinoise qui vient de s'imposer là où on ne s'attendait pas du tout. En effet, cette implication positionne aujourd’hui la Chine comme un acteur important au Moyen-Orient. Au cours des négociations qui se sont tenues à huis clos du 6 au 10 mars à Pékin, l’Arabie saoudite et l’Iran, conduits respectivement par le ministre d'État Musaad bin Mohammed al-Aiban et le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale d'Iran Ali Shamkhani, ont convenu non seulement du rétablissement des relations diplomatiques, mais aussi du respect mutuel de leur souveraineté, de la volonté pour la paix et la stabilité régionale, et de ne pas interférer dans leurs affaires intérieures respectives. 

Dans un échange avec la presse le 15 mars, Wang Di, directeur général du département de l’Asie de l’Ouest et de l’Afrique du Nord au ministère des Affaires étrangères chinois, a noté que quoi qu’un dialogue ne peut pas résoudre tous les problèmes, « cet accord jette de nouvelles bases et ouvre une nouvelle voie aux deux pays et à l’ensemble de la région. Nous avons pleinement confiance dans cette perpective et la Chine jouera davantage son rôle dans l’amélioration des relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran ». 

A en croire ses propos, la Chine continuera à soutenir les deux pays pour travailler dans le bon sens et croître davantage dans le consensus pour pouvoir atteindre les objectifs fixés, et écrire un meilleur avenir. Avec l’initiative pour la sécurité mondiale lancée il y a quelques semaines par le président Xi Jinping, ainsi que la publication d’un document conceptuel à ce sujet, l’Etat asiatique a manifesté, à travers sa participation à la résolution de la crise Arabie saoudite-Iran, sa volonté à travailler avec tous les pays du monde pour régler les problèmes et trouver plus de solutions aux défis qui se posent. 

« Les efforts de la Chine seule ne suffisent pas bien évidemment. Nous sommes parvenus à cet accord parce que les deux pays avaient avant tout l’intention d’un accord de paix. Cela pour dire que les problèmes de l’Asie, de l’Afrique, de l’Europe, du Moyen-Orient ont chacun leurs propres causes. Et pour les régler, il faut donc que chaque partie prenante manifeste sa volonté. Ensuite, écouter les pays de la région. C’est donc en cela que la Chine a toujours défendu l’idée selon laquelle la résolution des conflits passe par le dialogue et les consultations. Cela prend certes plus de temps que les solutions militaires, mais il y aura un effet durable, contrairement aux solutions militaires qui ont des conséquences lourdes et difficiles », a expliqué Wang Di. 

Interrogé dans le même sens au sujet d’autres crises politiques et diplomatiques dans le monde, dans celle entre la Russie et l’Ukraine, le diplomate chinois a indiqué que l’engagement de la Chine est constant pour régler les questions de litiges tant qu’il y a nécessité ; seulement, elle n’y va pas par la force. « Nous connaissons tous la position de la Chine sur cette situation. Le président Xi Jinping a avancé des initiatives de règlement de la crise. Et récemment nous avons publié un document de position pour présenter, de manière exhaustive, la position de la Chine sur la crise ukrainienne. La Chine se tiendra toujours du côté de la paix et nous appelons les différentes parties à faire preuve de pragmatisme, à éviter une hausse des tensions et à éviter les effets de débordement de la crise pour ne pas qu’elle devienne mondiale », a dit Wang Di. 

Notons que depuis l’annonce de l’accord de paix entre l’Arabie saoudite et l’Iran, plusieurs pays et organisations à travers le monde ont salué cet acquis majeur qui semblait inattendu en ce début d’année 2023.