Assainissement de Brazzaville : Madibou et Djiri, deux arrondissements à transformerLundi 7 Juillet 2014 - 17:58 Dans le but de lutter contre l’insalubrité à Brazzaville, le gouvernement a décidé d’allouer une subvention mensuelle d’environ 20 millions FCFA à chaque arrondissement de la capitale. Aujourd’hui, près de neuf mois après, nous nous intéressons aux arrondissements 8, Madibou, et 9, Djiri, dont les administrateurs-maires se sont confiés aux Dépêches de Brazzaville C’est le 15 novembre 2013 que le Secrétaire général du conseil de la commune de Brazzaville, Abraham Ibéla, a lancé l’opération d’assainissement de la capitale congolaise. Ce jour-là, il avait insisté sur le fait que Brazzaville devrait être propre, non seulement pendant les fêtes de fin d’année, mais de façon pérenne. Abraham Ibéla avait même annoncé que la mairie centrale se rendrait sur le terrain pour contrôler cette opération avant de rendre compte à qui de droit. Une émulation devait même être organisée pour encourager les meilleurs. Comment les maires des arrondissements gèrent-ils la subvention ? Quels sont les défis ici et là ? À Madibou, l’administrateur-maire, Nicolas Malonga, a choisi trois grandes artères, notamment les axes Pont du Djoué-Ntsangamani, Mafouta-OMS-Agri-Congo et Loua-Kombé. L’opération consiste à désherber les bords des caniveaux, curer les caniveaux, balayer les avenues goudronnées, planter le gazon et ramasser les ordures le long des artères principales, les lundis et vendredis. « Vous le remarquez vous-mêmes que la somme de 10 millions FCFA allouée à l’arrondissement 8 Madibou contre 20 millions FCFA aux autres, ne permet pas de faire face à toutes ces tâches précitées. Pour un problème de visibilité et d’efficacité, il faudrait aérer, nettoyer convenablement les grandes artères… », a-t-il déploré. En dépit de l’exécution de cette opération, Brazzaville n’a pas encore revêtu sa nouvelle robe telle que souhaitée par les autorités municipales. En effet, il n’est pas rare de trouver des ordures ménagères entassées dans les quartiers, surtout depuis l’expulsion des sujets de la République démocratique du Congo en situation irrégulière, car ce sont eux, en majorité, qui s’organisaient dans ce domaine de ramassage des ordures ménagères. Pourtant, la mairie centrale avait offert à chaque arrondissement des engins. Ceci, bien avant le financement. « Ces engins ne sont pas appropriés aux opérations que nous menons. À titre d’exemple, les déchets sont sortis des caniveaux avec des pelles. Ils sont entassés au bord des caniveaux. On les charge dans la pelle du chargeur qui les place à son tour dans le camion. Vous voyez bien que c’est une opération très lassante qui ne peut pas se faire en un laps de temps. D’où la trainée de quelques déchets au bord des caniveaux malgré le fait que nous les récupérons toujours pour les jeter. En fait, pour ce genre d’opération, il nous fallait des tractopelles », a expliqué un tâcheron. Les populations, elles aussi, ont émis de nombreuses interrogations suite au retour des déchets dans les caniveaux pendant la période des pluies. Au niveau de Madibou toujours, les autorités administratives sont confrontées à un certain nombre de difficultés d’ordre matériel et financier pour mener à bien cette action. « Les 10 millions FCFA ne suffisent pas pour l’assainissement d’une localité semi-rurale comme Madibou », a conclu Nicolas Malonga. Comme son jumeau Madibou, l’arrondissement 9 Djiri (créé la même année par le même texte), fait face aux mêmes défis des zones à construire. Ici, Ida Victorine Gampolo, l’administrateur-maire, a mis en place une équipe de sept membres. Les deux gros véhicules et le chargeur reçus interviennent pour stopper la progression des érosions qui menacent cette partie de la ville. « Nous assainissons aussi les marchés. Il ne s’agit pas de faire les services de voiries dans les mairies ou précisément dans les quartiers mais de nettoyer les passages phares qui drainent une grande circulation, notamment l’artère qui va du pont de Mikalou à la rivière Djiri et celle qui va du Bled à l’esplanade de la télévision nationale », a-t-elle expliqué. C’est ainsi qu’elle avait lancé un appel aux citoyens de son arrondissement dont le rôle est capital dans l’assainissement de leur milieu de vie. « Je dénonce souvent les mauvaises habitudes qui consistent à tout balancer dans la rue en disant que les pouvoirs publics vont ramasser. Je pense qu’il faut rétablir les sanctions envers ceux qui ne respectent pas les collecteurs naturels et aménagés au prix énorme par l’État. Cet incivisme est caractéristique de la mauvaise éducation », a déclaré Ida Victorine Gampolo. Selon elle, les engins transportant les déchets collectés ne peuvent travailler dans les ruelles à cause de leur exiguïté suite parfois à des occupations anarchiques.
Cartes postales des deux nouveaux arrondissements de Brazzaville Les arrondissements 8 Madibou et 9 Djiri ont été créés par la loi n°9-2011 du 17 mai 2011. Le premier compte onze quartiers : Mansimou, Mafouta, Massissia, Poto-Poto Djoué, Mayanga, Moussosso, Madibou, Mbouono, Kombé, Ntsangamani et Kibina. Sa cartographie est en cours d’élaboration. Vaste de 83,46 km2, l’arrondissement 9 Djiri est limité au nord-est par le district d’Ignié (pont de Djiri), au sud par le pont de Mikalou, à l’ouest par le district de Goma-Tsé-tsé et au sud-est par l’arrondissement 6 Talangaï. Il est composé de neuf quartiers dont Mikalou-Madzouna, Jacques Opangault, Matari, Nkombo, Itatolo, Impoh Manianga, Makabandilou.
Parfait Wilfried Douniama |