Assemblée nationale : trois députés de l'opposition sous menace de levée de leur immunité

Samedi 12 Décembre 2015 - 16:15

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Le procureur général de la République sollicite la levée de l’immunité des députés de l’opposition Muhindo Nzangi, Fabien Mutomb et Samy Badibanga accusés de faux en écriture.

La pétition initiée au mois d’octobre dernier par l’opposition parlementaire contre le bureau de l’Assemblée nationale continue à faire des vagues malgré le fait qu’elle fut rejetée en son temps par la plénière. Plusieurs semaines après, c’est le procureur général de la République (PGR) qui vient de l’exhumer avec menace de poursuivre ses initiateurs. C’est en tout cas ce qui ressort de la plénière du 10 décembre. Le président de l’Assemblée nationale s’est dit saisi par un réquisitoire du PGR sollicitant la levée de l‘immunité de deux députés issus de groupe parlementaire UDPS et Alliés, en l’occurrence Fabien Mutomb et Samy Badibanga et un autre du Mouvement social pour le renouveau Muhindo Nzangi. Ces trois députés sont accusés de faux et usage de faux, à en croire le président Aubin Minaku qui s’est gardé de donner plus de détails à ce sujet.

Toutefois, des indiscrétions recueillies dans les allées de l’hémicycle renseignent que les trois parlementaires incriminés auraient apposé le nom de leur collègue Yala Tutu sur la liste des signataires de la motion précitée. Si l’exercice est courant à l’Assemblée nationale où des signatures sont souvent trafiquées ou encore imitées juste pour  crédibiliser des motions après constat de carence des signataires, le député Yala Tutu, lui, n’a pas voulu faire passer cette situation comme un épiphénomène. Alors que certains des députés se contentent juste de démentir leur engagement en contestant l‘authenticité de leurs signatures en plénière, Yala Tutu est allé plus loin en saisissant le PGR par une requête. Les trois députés incriminés devront expliquer comment son nom s’est retrouvé dans ladite motion alors qu’il n’a pas signé personnellement la pétition contre le bureau de la chambre basse du Parlement. Il soupçonne donc ses trois collègues d’avoir signé la motion en son nom sans l’avoir contacté.

Le réquisitoire du PGR sera au préalable examiné par une commission spéciale qui pourrait y donner suite. En attendant, les trois députés mis en cause sont censés présenter leurs moyens de défense à ladite commission et surtout convaincre ses membres afin de permettre à l’institution parlementaire de plaider leur cause. Au cas contraire, ils seront passibles des poursuites judiciaires.        

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Samy Badibanga

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