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Ce qu’il faut savoir sur le problème de la Mer de Chine méridionale (suite et fin)Lundi 25 Juillet 2016 - 19:00 Le 22 janvier 2013, les Philippines ont initié officiellement une procédure d’arbitrage contre la Chine au Tribunal international du droit de la mer. Pour sa part, le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué à maintes reprises que « les Philippines et le tribunal arbitral, en fermant les yeux sur le fait que le contentieux concerne la souveraineté territoriale et la délimitation maritime ainsi que les problèmes y relatifs, ont éludé avec malveillance la déclaration d’exception que la Chine a faite en 2006 en vertu de l’article 298 de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer », insistant sur « la non-acceptation et la non-participation » de la partie chinoise. Il est évident que la partie chinoise a pris une position négative complète vis-à-vis de l’arbitrage initié par les Philippines qui ont prétendu que si elles avaient fait recours à l’arbitrage, c’était parce que les négociations et consultations avec la Chine étaient entrées dans une impasse. En réalité, depuis l’incident de l’Île Huangyan, les Philippines ont toujours refusé tout dialogue sérieux avec la partie chinoise, rejetant les négociations et les consultations avec les autres membres de DOC. D’après la déclaration sur l’exception que la Chine a faite en vertu de l’article 298 de la Convention en 2006, la souveraineté, les droits historiques et le droit de propriété ne relèvent plus du ressort du tribunal arbitral comme naguère. Quel que soit le résultat de l’arbitrage, la Convention n’a aucun article dont l’exécution aura un résultat défavorable à la Chine. Face au changement de la situation globale sur la mer de Chine méridionale, et répondant tant au besoin d’améliorer radicalement la vie de la population qu’à l’impératif de la défense militaire fondamentale des îlots et atolls en mer de Chine méridionale, et de sauvegarder les intérêts de la souveraineté, la partie chinoise a lancé, à la fin de 2013, des travaux d’extension sur les îlots et atolls sous son contrôle loin des voies de navigation internationales. Ces îlots et atolls n’affectent pas du tout la liberté de navigation. Cependant, certains pays, comme les États-Unis et les Philippines, en y réagissant vivement, ont fait un grand tapage et condamné la Chine. Aux yeux de beaucoup de Chinois, les États-Unis sont le plus grand facteur de tension en mer de Chine méridionale. D’abord, en accélérant la mise en œuvre de la stratégie de « rééquilibre en Asie-Pacifique », les États-Unis prennent de plus en plus la Chine comme un adversaire principal qu’ils visent dans la région. En plus, en saisissant toutes les opportunités possibles, les forces américaines ont fait de tapage sur « anti-accès » dites AIAD, menace de la Chine et ont perfectionné activement des concepts opérationnels façonnés spécialement pour la Chine comme la stratégie de la « Bataille d’air-mer ». Ces actions ont aggravé sans aucun doute la complexité et la tension en Asie-Pacifique, dont la mer de Chine méridionale. Un grand nombre de spécialistes chinois, en focalisant leur attention dès lors sur la situation en mer de Chine méridionale, commençaient à se demander : si les États-Unis mijotaient d’avance une menace voire une crise pour l’ajustement de sa stratégie en Asie-Pacifique afin de l’avoir bien prévue par eux-mêmes ? Ces deux dernières années, les États-Unis, en accentuant leur présence devant la scène et en choisissant publiquement leur camp, exercent une pression sur la Chine pour l’intimider. En recourant à la Stratégie de coût imposé (Cost imposition strategy), ils ont mobilisé des moyens politiques, diplomatiques, médiatiques et militaires visant à augmenter le coût de la Chine en ce qui concerne la mer de Chine méridionale, à la faire reculer et à contenir la soi-disant « expansion » chinoise dans la région sans engager un conflit armé. La rectification de la politique américaine sur la question de la Mer de Chine méridionale affaiblit non seulement sa position de tenir le juste milieu, mais aussi approfondit l’inquiétude de la Chine de voir ses intérêts davantage affectés, l’excitant à renforcer avec détermination sa capacité de défendre ses intérêts. La situation en Mer de Chine méridionale, si elle en est là, c’est le résultat de différentes actions et paroles dont l’impact et l’interaction exercés les unes sur les autres sur plusieurs fronts, a des effets sur l’environnement international d’où le changement de la situation sécuritaire régionale. Parmi les facteurs conduisant à une escalade en spirale de la situation où les différentes parties se provoquent les unes et les autres, existent non seulement le conflit d’intérêt pragmatique sur la base des réclamations de la souveraineté, des ressources et la poursuite de la sécurité stratégique, mais aussi le manque de l’évolution historique et la discontinuité des informations dans leur mémoire, et notamment des présomptions mutuelles sur les intentions stratégiques et objectifs de leurs politiques. L’intensification de l’intervention et la rectification de position des États-Unis, en tant que grande puissance hors de la région, constituent depuis 2009 la cause principale de la complexité de la situation de la Mer de Chine méridionale. Comment la situation va-t-elle évoluer ? Voilà ce qui est préoccupant. La partie américaine porte son attention sur l’action à laquelle procédera la Chine prochainement et la Chine commençait à douter profondément l’intention des États-Unis. Autour de la situation de la Mer de Chine méridionale et des disputes sur la souverainété des îles de Nansha, existent des risques d’exacerbation des contradictions et des fautes d’appréciation stratégiques. Depuis de longue date, la requête et les intérêts de la Chine dans la Mer de Chine méridionale sont constants. Ils consistent à préserver l’intégrité du territoire et la souveraineté nationale du pays et la paix de la région. Il est impossible d’observer la Chine en négligeant son histoire. Malgré son émergence vers une grande puissance, la Chine a une grande empreinte historique profondément gravée. Entrée en trébuchant dans le XXème siècle, elle ne peut pas oublier son passé douloureux d’être envahie de façon répétée et malmenée par les puissances étrangères. Juste à ce titre, le peuple et le gouvernement chinois sont tellement sensibles aux questions concernant l’intégrité de souveraineté territoriale qu’ils ne permettent pas à cette histoire de se répéter, ne fût-ce qu’une partie de son territoire. Le monde extérieur doit le connaître et en tenir compte, quand il s’agit de voir et de juger la Chine. Le président chinois XI Jinping a insisté, le 28 avril 2016, sur le Conseil ministériel de la Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie, qu’en s’efforçant invariablement de préserver la paix et la sécurité dans la Mer de Chine méridionale, sa souveraineté, ses droits et ses intérêts y afférents, la Chine persévère dans le règlement pacifique des différends entre les pays directement concernés par voie de consultation et de négociation. Les contacts du ministre chinois des Affaires étrangères WANG Yi avec les pays membres de l’ASEAN ont permis de constater que l’idée « à double voies » avancée par la Chine, à savoir la recherche d’une bonne solution aux différends aux moyens de la négociation et des consultations entre les pays directement concernés et préservation conjointe par la Chine et l’ASEAN de la paix et de la stabilité de la Mer de Chine méridionale, bénéficie du consentement et du soutien d’un grand nombre de pays. L’évolution future de la situation dépend du choix des différentes parties. Si la collaboration est choisie, toutes les parties en sortiront gagnantes, si la confrontation est choisie, elle aboutira à l’impasse, voire au conflit, aucune partie en tirera profit.
Par M. LIU Cunxiao, Chargé d’Affaires de l’Ambassade de la Répu Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |