Céréales: les exportations françaises en dehors de l’UE seront interdites

Mardi 11 Avril 2023 - 13:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Plus de 11, 5 millions de céréales sont concernées par la décision de l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire française (Anses) qui interviendra à partir du 25 avril.

La France ne pourra plus exporter sa production céréalière en dehors des pays de l’Union européenne (UE), conformément à une décision prise, en octobre 2022, par l'Anses. À l’origine de cette date butoir, l’interdiction de l'utilisation en France d’un insecticide, la phosphine, pour traiter les cargaisons de céréales dans les cales des bateaux, alors que la fumigation de ce produit, utilisé en tablettes, est obligatoire dans de nombreux pays clients de la France, car il permettrait d'empêcher la propagation d'insectes d'un pays à l'autre. D’autre part, en cas d'inhalation d'une dose importante, ce gaz à base de phosphure d'aluminium pourrait provoquer des troubles neurologiques ou respiratoires.

Dans plusieurs pays, notamment d'Afrique du Nord, un certificat de traitement à la phosphine est exigé à l'arrivée des céréales au port pour autoriser le débarquement de la marchandise. Quelque 11,5 millions de tonnes de céréales sont concernées par cette décision de l’Anses, critiquée par les céréaliers français. Le président des producteurs de blé et céréaliers français,  Éric Thirouin, a déclaré que certains pays importateurs de produits céréaliers français "vont être en manque crucial d'alimentation", ajoutant : "Dans le meilleur des cas, si je puis dire, c'est la Russie qui est le premier exportateur mondial qui les fournira ". Pour le président de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale française, Guillaume Kasbarian, "c’est une situation absurde, alors même que l'utilisation de cet insecticide figure dans le cahier des charges des pays à qui la France vend ses céréales".

"Cela interroge aussi sur la capacité de l'Anses à prendre une décision de cette importance sans concertation avec le gouvernement et sans tenir compte du contexte européen", a ajouté le député. L'Anses aurait rejeté la responsabilité sur le principal fabricant de phosphine, le Néerlandais UPL Holdings, "qui ne lui aurait pas transmis le dossier complet car il aurait lui-même renoncé à l'homologation du produit". Une information démentie par le fabricant. Certains industriels du secteur seraient tentés d’opter pour des ports européens tels que Gênes ou Anvers pour expédier leurs céréales, tandis que les céréaliers français appellent le gouvernement à intervenir sur ce dossier.

Noël Ndong

Notification: 

Non