Vernissage : une exposition à Brazzaville sur les photographies de la vie des albinosLundi 2 Décembre 2024 - 17:00 Organisé par l’association John-Chancel pour les albinos (Ajca) et le photographe suisse, Pierre William Henri, en partenariat avec l’institut français du Congo (IFC) et les associations sœurs, le vernissage sur l’exposition dénommée « Ba ndundu ya Brazza » a eu lieu sous le patronage de la ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, Lydie Pongault, qui avait à ses côtés la ministre des Affaires sociales et de l’Action humanitaire, Irène Marie Cécile Mboukou-Kimbatsa. L'exposition qui représente un voyage dans la vie des personnes vivant avec albinisme fait suite à celle à grand succès que le photographe suisse, Pierre William Henri, avait organisée dans son pays natal. Prenant la parole à cette occasion, le directeur délégué de l’IFC a fait savoir qu’à travers les portraits de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants pris dans leur quotidien, c’est une invitation à la réflexion et à faire aussi un petit bilan de savoir sur la dernière décennie, quels sont les progrès qui ont été accomplis pour défendre le droit… « Donc, il est nécessaire de poursuivre la réflexion sur les changements juridiques, politiques et, surtout, de bonne pratique qui pourraient permettre d’avancer et de faire mieux respecter ces droits. L’IFC et les services de l’ambassade de France soutiendront toujours ceux qui sont victimes des discriminations quelles qu’elles soient », a indiqué le directeur délégué de l’IFC. Pour sa part, le consul honoraire de la République de Samarah au Congo a souligné que partout il y a des discriminations, même en Europe, vis-à-vis des albinos, mais au Congo, elles sont à son avis très minables. « J’ai vu par rapport à ce qui se passe dans d’autres pays d’Afrique, je ne sais pas si j’exagère, qu’un albinos qui est au Congo a beaucoup de chance qu’un albinos qui est dans d’autres pays africains dont je ne citerai pas les noms. Et cela a une raison. Le fait que nous avons ici les membres du gouvernement albinos montre la sensibilité et l’inclusion que ce gouvernement a vis-à-vis des minorités et de la population fragile », a-t-il mentionné. Pour la chargée d’affaires, chef de mission adjointe de l’ambassade de Suisse en République démocratique du Congo (RDC), cette exposition culturelle à la valeur artistique, « Bandundu ya Brazza », a également une portée sociale : mettre en lumière le quotidien des personnes vivant avec albinisme. C’est une invitation à la réflexion et au débat. « Avec chaque portrait, nous sommes invités dans la vie routinière de ces personnes qui nous présentent un miroir sur nos propres activités journalières. Ainsi, nous nous projetons plus facilement dans le défi que représente la vie avec albinisme... Nous saluons les actions d’encadrement et de protection de ces personnes telles que le fait l’Association Johny- Chancel dans sa distribution d’équipement de protection et de prise en charge médicale gratuite. Et surtout les actions d’information et de sensibilisation à l’image de l’exposition d’aujourd’hui », a-t-elle signifié. Aider et promouvoir les capacités intellectuelles des albinos Après le mot de la présidente de l’association Solidarité pour albinisme en Suisse qui a été créée pour soutenir les personnes atteintes d’albinisme vivant dans les pays où elles rencontrent des problèmes, le tour est revenu au photographe suisse, Pierre William Henri, qui s’est dit très content de présenter l'exposition. Il a expliqué les péripéties qui l’ont conduit jusqu’à Brazzaville et a dit avoir découvert toutes ces personnes albinos qui sont adorables et parlent de tout sans aucune gêne. « Je me sens très bien, très à l’aise avec elles. Je voulais montrer ces photos en Suisse, ensuite je me suis dit qu’il faudrait quand même que les gens de Brazzaville voient comment vivent ces albinos. On a donc décidé de venir présenter cette exposition photos ici à l’IFC », a raconté le photographe suisse. Prenant la parole à son tour, le président de l’Ajca, Johny Chancel Ngamouana, a expliqué à l’auditoire que son association a pour but d’aider et de promouvoir les capacités intellectuelles des albinos. En effet, depuis 2014, cette association se bat contre les rejets, les discriminations et la maltraitance des personnes vivant avec albinisme. « Nous tenons ici, en présence des membres du gouvernement, remercier chaleureusement le président de la République, chef de l’État, Denis Sassou N’Guesso, qui a fait en sorte que dans notre pays, il n’y ait pas d’assassinat des personnes vivant avec albinisme. En Ouganda, en Tanzanie, au Malawi, par exemple, on les tue, on les assassine, mais dans notre pays, le gouvernement et le pouvoir public ont pris ce problème à bras le corps pour qu’aucun assassinat se passe », a-t-il souligné. Johny Chancel Ngamouana a indiqué également à l’auditoire que les photos exposées ont été prises par le photographe suisse, Pierre William Henri, qui avait effectué un voyage au Congo, il y a deux ans, pour pouvoir découvrir les albinos dans leur milieu naturel. Il a indiqué aussi que l’Ajca est la seule clinique en Afrique qui fait la prise en charge gratuite chez les personnes vagabinistes. Elle reçoit les albinos venant du Cameroun, du Bénin, du Togo, du Mali, de la RDC et se font soigner gratuitement. Pour sa part, la ministre des Affaires sociales et de l’Action humanitaire, Irène Marie Cécile Mboukou-Kimbatsa, a félicité l’Ajca pour tout ce qu’elle fait au profit des albinos. « Que ces photos puissent nous faire vivre la réalité de nos compatriotes qui souffrent de ce manquement. Ce n’est pas une malédiction. Au Congo, il n’y a pas de discrimination pour ce défaut génétique. Tout le monde est pris en compte… Nous allons encore parler de l’albinisme, le 3 décembre, à l’occasion de la Journée de l’ouverture du forum sur l’acceptation du handicap ou encore l’acceptation de la différence », a fait savoir la ministre. Ouvrant l’exposition, la ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, Lydie Pongault, a indiqué que cet événement revêt une importance capitale pour la société et pour l’avenir que l’on souhaite bâtir ensemble. « Je vous invite à prendre le temps de contempler ces images et à réfléchir à la manière dont nous pouvons tous contribuer à l’éradication de la stigmatisation. Que cette exposition soit non seulement une célébration de l’albinisme, mais aussi un appel à l’action, un rappel que l’inclusion et la solidarité doivent être au cœur de notre engagement pour un avenir meilleur. Nous pouvons, ensemble, bâtir un Congo (mieux, un monde) où chaque individu est respecté et valorisé, un monde où la différence est synonyme de richesse et de force », a-t-elle déclaré. Bruno Zéphirin Okokana Légendes et crédits photo : Le président de l’Ajca, Johny Chancel Ngamouana/ DR
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