Changement climatique : l'ONU met l'accent sur la gestion des risques

Samedi 26 Janvier 2019 - 11:30

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Face à l’impact du changement climatique sur la sécurité internationale, les Nations unies entendent intensifier les efforts pour exploiter les capacités et affiner les réponses sur le terrain.

La secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires politiques a affirmé, le 25 janvier lors d’un débat au Conseil de sécurité sur l’impact des catastrophes liées au climat sur la paix et la sécurité internationale: « L’ONU va accroître son soutien aux stratégies de prévention et de gestion du risque climatique sur le terrain et renforcer ses partenariats avec les Etats, les organisations régionales et la société civile pour développer une réponse collective ».

A l’avenir, comme l’a expliqué Rosemary DiCarlo, l’ONU va renforcer sa capacité d’analyse des risques. Pour ce faire, le département des Affaires politiques et de la consolidation de la paix, le Programme des Nations unies pour le développement et le Programme des Nations unies pour l'environnement, en collaboration avec d’autres acteurs, vont élaborer un système intégré pour analyser ces risques de sécurité liés au climat.

« Les principales armées et entreprises ont depuis longtemps reconnu la nécessité de se préparer aux risques liés au climat, percevant à juste titre le changement climatique comme un multiplicateur de menaces. Nous ne pouvons pas rester à la traîne. Nous devons agir maintenant, avec un sentiment d'urgence et nous engager à placer les personnes, en particulier les plus marginalisées et les plus vulnérables, au centre de nos efforts », a-t-elle souligné.

Au cours de cette rencontre, des hauts responsables des Nations unies ont souligné l’urgence d’agir face à des dangers biens réels. « Les risques associés aux catastrophes liées au climat ne constituent pas un scénario dans un futur lointain. Ils sont déjà une réalité aujourd’hui pour des millions de personnes à travers le monde et ils ne vont pas disparaître », a prévenu Rosemary DiCarlo, devant les Etats membres lors de ce débat organisé par la République dominicaine.

Au Sahel et au Soudan, par exemple, le changement climatique a intensifié la compétition pour les ressources en terres, en fourrage et en eau, alimentant ainsi les tensions entre les éleveurs et les agriculteurs, a-t-elle noté.

Les déplacements liés au climat sont également devenus un problème aigu. Les sécheresses fréquentes et prolongées en Somalie ont été un facteur important dans le déplacement de plus de 2,6 millions de personnes, ce qui a pour effet d’alimenter les tensions locales ainsi que la traite des êtres humains, l’exploitation des enfants et le recrutement par des groupes armés, a ajouté la secrétaire générale adjointe des Nations unies aux Affaires politiques.

Pour Pavel Kabat, chef scientifique de l’Organisation météorologique mondiale, le changement climatique « est de plus en plus considéré comme une menace à la sécurité nationale ». Ce scientifique a, pour sa part, noté que cette situation annulait les gains en matière de nutrition et d'accès à la nourriture ; augmentait le risque d'incendies de forêt et exacerbait les problèmes de qualité de l'air ; augmentait le potentiel de conflit lié à l’eau et entraînait davantage de déplacements internes et de migrations.

Josiane Mambou Loukoula

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