Changement climatique : une grave crise alimentaire sévit en Ethiopie

Lundi 12 Octobre 2015 - 15:10

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Rareté de pluies, hausse mondiale de prix des céréales... L’Ethiopie n’a plus les moyens de se nourrir. D’après l’Organisation des Nations unies, 15 millions de personnes sont menacées par la sécheresse en raison de la dégradation climatique et ont besoin d’aide alimentaire.

« La malnutrition explose dans certaines parties de l’Afar et de la région Somalie », explique l’ONU.

La menace touche surtout les zones sud et sud-est du pays. Deux tiers des besoins d’aide alimentaire se concentrent dans le sud de la région Somalie et dans les terres basses de l’Oromie (région qui s’étend de l’est au sud-ouest de l’Ethiopie).

Selon le Réseau de prévention des crises alimentaires (FEWS NET), «la Corne de l’Afrique a subi consécutivement deux saisons de pluies en dessous de la normale, provoquant l’une des années les plus sèches depuis 1995». La petite saison de pluies est en effet arrivée avec six semaines de retard dans les régions éthiopiennes, Oromie, Amhara et Tigré, principales productrices de céréales. Et les précipitations étaient deux fois moins abondantes que d’ordinaire.

La région connait des périodes récurrentes de sécheresse dont le changement climatique ne fait qu’accentuer la sévérité. Ainsi, la Corne de l’Afrique a connu en 2010-2011 deux saisons consécutives de précipitations nettement inférieures à la moyenne, ce qui a gravement affecté la production agricole, épuisé les ressources pastorales et accentué la mortalité du bétail.

Face à cette situation, le gouvernement éthiopien assure que la situation est sous contrôle et sous étroite surveillance. Il promet de puiser dans ses réserves de grains.

La récurrence des famines, la persistance de la faim et les crises alimentaires soulignent l’urgence d’assurer la souveraineté alimentaire sur le continent africain. La communauté internationale commence peu à peu à se mobiliser, les annonces se multiplient. Mais encore faut-il que les engagements soient suivis d’effet.

Mobiliser davantage de financement pour la lutte climatique

Du 30 novembre au 11 décembre 2015, 196 gouvernements du monde entier vont se réunir à Paris pour participer à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques  (COP  21), et décider de l’avenir de la planète en scellant un accord climatique qui entrera en vigueur en 2020. La France a un important rôle à jouer en tant que présidente de ces négociations climatiques.

L’enjeu est de taille : il s’agit d’aboutir, pour la première fois, à un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre les dérèglements climatiques.

Depuis juillet, plusieurs grands rendez-vous internationaux donnent aux Etats l’occasion de se pencher sur les questions les plus épineuses, telles que la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le soutien financier à apporter aux pays les plus pauvres et les plus affectés par les dérèglements climatiques, car ce sont les populations les plus pauvres et les moins responsables des changements climatiques qui sont  les plus durement touchées par ses conséquences.

En visite dans la capitale péruvienne, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a insisté le 9 octobre sur la nécessité de mobiliser davantage de financement pour la lutte climatique dans la perspective du Sommet de Paris.

 

Yvette Reine Nzaba

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