Chômage : l’OIT projette une augmentation dans le monde en 2016 et 2017

« Le net ralentissement observé dans les économies émergentes, conjugué à la chute brutale des prix des matières premières, a un effet considérable sur le monde du travail », a expliqué lors de la présentation du rapport le directeur général de l'OIT, Guy Ryder. En 2015, le chiffre global du chômage se situait à 197,1 millions et la prévision pour 2016, selon l’OIT, fait état d'une augmentation d'environ 2,3 millions pour atteindre 199,4 millions. Dans ce sens, il est probable qu'1,1 million de sans-emploi viendront s’ajouter  en 2017.

Les perspectives d'emploi se sont maintenant dégradées dans les économies émergentes et en développement, notamment dans les pays producteurs de pétrole. Les auteurs du rapport ont aussi établi le fait que la qualité de l'emploi restait un énorme défi. S'il y a bien eu une baisse des taux de pauvreté, le rythme auquel recule le nombre de travailleurs pauvres dans les économies en développement s'est ralenti et l'emploi vulnérable représente encore plus de 46% de l'emploi total à l'échelle mondiale, affectant près d'un milliard et demi de personnes.

« La pénurie d'emplois décents pousse les gens à se tourner vers l'emploi informel qui se caractérise habituellement par une faible productivité, une maigre rémunération et aucune protection sociale », a dit Guy Ryder.  Beaucoup d'hommes et de femmes qui travaillent, estiment-ils, sont contraints d'accepter des emplois peu rémunérés, dans les économies émergentes comme dans les économies en développement et aussi, de plus en plus, dans les pays développés.

Pour le directeur du département de la recherche de l'OIT, Raymond Torres, il appartient aux responsables politiques de prendre leur responsabilité, en renforçant  les politiques d'emploi et s'attaquer aux inégalités excessives. Par ailleurs, « l'environnement économique instable, associé à des flux de capitaux volatiles, des marchés financiers toujours dysfonctionnels et une demande mondiale insuffisante, continue d'affecter les entreprises et d'avoir un effet dissuasif sur l'investissement et la création d'emplois », a rappelé Raymond Torres.