Co-modération du dialogue : la désignation de Vital Kamerhe énerve l’opinion

Samedi 3 Septembre 2016 - 17:11

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Le soutien au dialogue situé à 83% au début du mois d’août a dégringolé de manière vertigineuse jusqu’à atteindre 38%.

Un récent sondage Les Points publié le 3 septembre révèle que cette désignation a totalement fait croître le NON (tendance opposée à la tenue du dialogue) qui passe de 16 à 54% contre une décroissance vertigineuse pour le OUI qui passe de 83 à 38%. Pour les sondés interrogé par Les Points, Vital Kamerhe n’est pas la personne attitrée pour assumer cette responsabilité. Sa présence aux côtés d’Edem Kodjo fragilise le dialogue et amenuiserait ses chances d’aboutir à un véritable consensus.

Selon le sondeur, deux jours après le démarrage du dialogue national, la population ne se sent pas impliquée. L’absence de l’UDPS de Tshisekedi et du Rassemblement, le retrait de l’opposition républicaine ont eu des effets négatifs sur l’opinion du dialogue. Surtout, a-t-il noté, la désignation de Vital Kamerhe comme co-modérateur des assises de la cité de l’UA n’a pas eu des effets escomptés du fait que l’homme n’a jamais convaincu l’opinion sur son opposition au régime de Joseph Kabila.

Ce sondage est publié alors que plusieurs voix au sein même de l’UNC dénoncent le choix de Kamerhe de siéger comme co-modérateur du dialogue. À l’opposition, cela a suscité également plusieurs réactions notamment dans les rangs de l’opposition républicaine qui a suspendu sa participation au forum congolais devant apporter la solution la mieux adaptée au problème de l’heure lié notamment aux enjeux électoraux.

À en croire le sondeur, le dialogue avait connu une adhésion de 81% au moment des consultations des partis politiques et des forces vives de la nation par le chef de l’État. Il représentait ainsi la meilleure option pour résoudre la crise congolaise.  Cette cote exprimait l’espoir des Congolais de voir ses leaders réunis autour d’une table. Elle était à l’image de la volonté affichée par toutes les grandes formations politiques en faveur du dialogue.

Du mois de mars à celui d’août 2016, lorsque l’UDPS et d’autres partis de l’opposition retirent leur confiance au facilitateur EdeM Kodjo, le dialogue subit un premier coup et chute dans l’opinion. La population contre la tenue de ce forum passe de 14 à 28% tandis que le OUI décroche de 78 à 67%. Quelques jours plus tard, le soutien apporté au dialogue par l’opposition républicaine de Kengo wa Dondo redonne du souffle au OUI qui atteint 83%, cote de confiance la plus élevée en faveur du dialogue. « La petite opposition présente au dialogue ne rassure pas l’opinion, autant elle est constituée des personnalités politiques sans une véritable assise politique au sein de l’opposition », relèvent les sondés.

Jeannot Kayuba

Légendes et crédits photo : 

Vital Kamerhe

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