Consommation : le ciment gris importé par pirogue dans l’ouest de la RDCMardi 29 Octobre 2019 - 18:15 Tous les moyens sont bons pour acheminer le précieux produit vers les principaux centres du pays, en dépit d’une mesure gouvernementale d’interdiction de l’importation, à partir du fleuve Congo. La concurrence déloyale n’est pas prête à s’estomper sur le marché du ciment en République démocratique du Congo (RDC). Des milliers de sacs cherchant preneurs sont aperçus dans les rivages du fleuve Congo, au grand dam des producteurs locaux. Cette entrée frauduleuse massive serait l’œuvre des sociétés étrangères désireuses d’écouler un surplus de production. Après l’interdiction de passer par les frontières, le moyen d’atteindre rapidement le marché congolais est de recourir à la bonne vieille pirogue. Cela vient s’ajouter à une accumulation de critiques les plus acerbes sur la persistance de la concurrence déloyale et la fraude endémique. En plus de la fraude à l’importation, il y a celle aux taxes et à la qualité des produits vendus aux consommateurs. Une fois encore, ces doléances ont fait l’objet d’un entretien, le 28 octobre, entre le gouvernement de la République, à travers la ministre de l’Economie nationale, Acacia Bandubola Mpongo, et les producteurs locaux. Ces derniers, en colère, ont exprimé le souhait de voir l’executif central s’appliquer davantage dans les solutions durables à ce problème. Du côté des autorités centrales, il est important, affirment-elles, que les cimentiers déposent un mémorandum contenant leurs revendications au plus haut niveau. Mais cela n’empêchera l’installation prochaine d’une commission composée d’experts pour discuter de la question en profondeur, afin de trouver des solutions rapides pour ramener la sérénité dans le secteur du ciment. Par ailleurs, dans sa réaction, Acacia Bandubola va s’engager un peu plus dans ce dossier pour y mettre fin. En rappel, la ministre de l’Economie nationale a rencontré, pour la première fois, les opérateurs du secteur de la minoterie nationale et de l’industrie du sucre pour tirer un bilan mitigé des mesures similaires arrêtées dans ces secteurs, au regard de la persistance de la fraude à la frontière. En fait, ces mesures sont fragilisées tout simplement par la triste réalité sur le terrain. Pour les cimentiers, la protection de l’État ne peut que redynamiser leurs produits et aider à l’écoulement de la grande partie de leurs stocks au niveau local. Mais il faut d’abord arriver à la mettre réellement en œuvre. Et sur ce plan, rien n’ est encore gagné. Laurent Essolomwa Notification:Non |